Les femmes et les enfants de militaires tués au combat sont entre colère et expriment leur désolation, après l’attaque de Dioura dans le centre du pays. Ils ont envahi par centaines les rues de certaines villes. De Nioro du Sahel à Sévaré en passant par Ségou, les manifestants ont dénoncé la mort de militaires et les « conditions difficiles » dans lesquelles ils travaillent sur le théâtre des opérations.
Plus de 200 femmes et enfants des militaires du camp Cheickou Amadou Tall de Ségou ont marché ce matin sur le gouvernorat pour exprimer leur mécontentement.
Ils demandent le départ du ministre de la défense et du chef d’État
major général des armées. Ils réclament aussi la présence des
hélicoptères de combat sur le terrain et l’amélioration de la prise en
charge des militaires blessés au front.
A Sevaré également, dans la région de Mopti, les familles de militaires ont battu le pavé ce vendredi, 22 mars 2019. Elles demandent le départ de Barkhane et de la Minusma. Selon elles, celles-ci « ne sont aucunement au Mali pour soutenir l’armée malienne ».
Dans la journée du 21 mars les épouses de militaires du camp El hadj Omar Tall de Nioro ont manifesté dans la ville.Elles ont procédé à un sit-in devant le camp militaire, érigé des barrages, brûlé des pneus. Toutes scandaient « on n’est plus d’accord qu’on envoie nos maris à la boucherie ». Ces femmes ont ensuite empêché le chef d’état-major de l’armée de terre et sa délégation venus présenter leurs condoléances de franchir la porte du camp militaire. Il a fallu la médiation des familles fondatrices de Nioro pour apaiser la tension.
Ces événements interviennent alors que le gouvernement a décrété trois jours de deuil national. Le Président de la République a dénoncé « l’immobilisme » des chefs militaires et « l’inattention » des forces de sécurité.
Pour Boubacar Bocoum, politologue, la sortie de ces femmes de militaires pour dire « non » à la mort de leurs maris doit être prise au sérieux. Selon lui, l’attaque de Dioura est la preuve que « l’armée est mal gouvernée ». Selon Boubacar Bocoum, « le gouvernement doit prendre des dispositions face à la grogne qui se généralise ».
Source: Studio Tamani