Mali : massacre des peulhs à Ogossagou, les populations du Centre s’insurgent contre « l’amalgame »

Manifestations coordonnées aujourd’hui, dans plusieurs localités au centre du Mali. Les marcheurs lancent des messages de pacification et interpellent les plus hautes autorités.

A Badiangara, Bankass, Douentza, et Koro, dans ces quatre cercles plusieurs personnes ont battu le pavé ce matin pour dénoncer les tueries récurrentes au Centre dont la plus récente et la plus meurtrière date du 23 mars à Ogossagou avec plus de 160 Peulhs civils tués. Les manifestants, à l’appel des faitières locales de la jeunesse dénoncent l’insécurité grandissante, les violences répétées, les amalgames entre autres.

A Bandiagara le président du conseil local des jeunes se félicite de la passivité de l’organisation. « J’ai un sentiment de joie et de satisfaction parce que la marche s’est tenue sans injures et sans incidence aucune. Notre message est bien passé »  déclare-t-il. Les marcheurs exigent le « désarmement sans délai » de toutes les milices au centre du Mali.

Des élus communaux, la société civile, la jeunesse, ainsi que toutes les ethnies de la localité ont battu le pavé ce matin. Les manifestants qui ont parcouru les grandes artères de la ville scandent haut et fort « nous sommes dogon ou peul, tous ensemble, nous sommes même père, même mère » et « non a l’amalgame, non à la stigmatisation, non à la violence ».

A Koro, même les enfants ont manifesté auprès des jeunes. D’ailleurs ils sont nombreux à la manifestation et brandissent pour la plus part des affiches sur les quelles on peut lire « oui à la protection de tous », « oui à la paix », « non à l’amalgame ».

Alors qu’à Bankass, les protestataires exigent la dissolution de toutes les milices, à Koro « certains manifestants mal intentionnés crient contre la dissolution de Dan Na Ambassagou », decision prise en conseil des ministres au lendemain du massacre d’Ogossagou. Mais les organisateurs ont pu les calmer.

Les femmes attristées par le massacre des jeunes filles enfants et innocents ont également participé aux manifestations. Elles lancent des alertes et demandent l’arrêt des tueries. « Nous disons non au massacre des enfants, des femmes, des innocents », lance,  Isabelle Togo qui a manifesté à Koro. Selon elle, les dames réclament également la sécurité totale et l’éducation pour les enfants.

« Il y’a tellement de jeunes filles, de jeunes femmes abandonnées qui ont fui les hostilités. Il y’a aussi des enfants, qui ont perdu leurs parents qui ne bénéficient pas de prise en charge ici à Koro », dénonce Isabelle Togo. Les femmes profitent de ces sorties et appellent le gouvernement à la sensibilisation pour rassurer les déplacés.

Source : Nord Sud

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