Au moins 15 personnes tuées, plusieurs blessés, des greniers incendiés, du bétail emporté. C’est le bilan provisoire, selon des sources locales, de l’attaque, hier jeudi 25 avril 2019, contre le village de Boulde, dans la commune rurale de Mondoro, cercle de Douentza, région de Mopti.
Les tueries des civils continuent au centre du Mali. À Boulde, un village situé à 7 kilomètres de la commune de Mondoro, cercle de Douentza, dans la région de Mopti, au minimum 15 personnes ont été tuées dans une attaque perpétrée par des présumés chasseurs, selon des sources locales. « Le village a été carrément mis à sac et les corps des victimes ont été brulés, plusieurs personnes ont été aussi grièvement blessés, le bétail a été emporté…»
Ces genres d’attaques deviennent de plus en plus fréquents dans le centre du pays. Le samedi 23 mars 2019, le village d’Ogossagou Peulh, situé dans la région de Mopti, a été attaqué par des éléments armés. Plus de 160 civils, dont des femmes et des enfants, ont été massacrés et des dizaines d’autres grièvement blessés.
Dans la foulée de l’attaque de Ogossagou, le Président malien Ibrahim Boubacar Kéïta, le 24 mars 2019, après un conseil des ministres extraordinaire, des chefs militaires : le chef d’État major des armées Bemba Moussa Keïta, qui a été remplacé par le Général de Division Abdoulaye Coulibaly. Le Général de Brigade Keba Sangaré a été nommé à la tête de l’Armée de Terre. Le Général de Brigade Daouda Dembélé est devenu le nouveau Chef d’Etat-major de l’Armée de l’Air. Le Colonel-major Boukary Kodio remplace le Colonel-major Boukary Kodio à la tête de la direction de la Sécurité militaire.
Récurrence des attaques contre les civils
Le mardi 26 mars 2019, 6 civils sont morts dans deux attaques au centre du pays. Le village Dogon de Ouadou a été attaqué dans un premier temps. Des maisons ont été brulées. Bilan : 4 personnes tuées, dont une jeune fille. Les habitants se sont réfugiés dans les villages avoisinants, selon la Minusma. Puis, dans le hameau Dogon de Kere Kere, dans le Cercle de Bankass, au moins deux femmes auraient été tuées, une autre blessée.
L’attaque contre le village de Ossagogou avait suscité une vague d’indignations à travers le monde. Les organisations de défense des droits de l’homme ont demandé des enquêtes indépendantes et des poursuites contre les criminels.
« La récurrence des attaques contre des villages peuls dans cette zone sont constitutifs de crimes contre l’humanité. Aussi, nous réitérons nos demandes à ce que soient engagées des enquêtes indépendantes et des poursuites judiciaires contre les auteurs des crimes contre l’humanité commises par toutes les parties depuis 2015 au centre du pays. A commencer par l’arrestation et le jugement des responsables du massacre d’Ogossagou», selon l’AMDH et le FIDH.
Des manifestations ont ainsi eu lieu, le jeudi 28 mars 2019, à Nioro du Sahel, dans la région de Kayes, à Bruxelles et à Nouakchott pour dénoncer les tueries massives dans le centre du Mali. A Bamako, lors d’un grand meeting, le 5 avril 2019, des centaines de milliers de personnes ont exigé la fin des massacres des civils dans le centre.M
Source: Lerepublicainmali