Le Premier ministre Dr Boubou Cissé vient de commettre son premier faux pas depuis la mise en place du » gouvernement de mission » le 5 mai dernier. A la faveur de son tout-premier conseil des ministres, tenu le 8 mai, ledit gouvernement, dans le but manifeste de poser un acte fort pour marquer son entrée en fonction, avait annoncé qu’ » une importante rencontre regroupant les syndicats d’enseignants, les parents d’élèves, l’AMSUNEM, l’AEEM, les chefs coutumiers et religieux et les partis politiques représentés à l’Assemblée nationale » se déroulerait le samedi 11 mai 2019 au CICB. Une double et noble ambition au menu : « Sauver l’année scolaire et, par delà, l’école malienne« .
Au jour dit, patatra ! Il n’y a pas eu « l’importante rencontre » dans le format proclamé par le communiqué ayant sanctionné le conseil des ministres et pour cause : les syndicats enseignants, les principaux concernés par ces assises d’une journée qui promettait d’être historique, n’ont pas répondu à l’appel. Ou disons les choses plus franchement : ils ont décidé d’ignorer la rencontre pour deux raisons.
La première est qu’ils n’ont reçu l’invitation à y participer que la veille vendredi, ce qui, à entendre l’un de leurs responsables, dénote d’ » un manque de sérieux« .
La deuxième est que la rencontre envisagée ne se tenait pas » dans un cadre légal » en absence d’ » une commission de conciliation« . D’où la déduction suivante : » Nous n’étions pas disposés à ce qu’on mette sur la place publique nos points de revendications avec des acteurs qui ne savent même pas de quoi nous allions parler« .
En ce qui concerne la rencontre pompeusement baptisée » de haut niveau » improvisée à la primature pour sauver la face du tout-nouveau gouvernement, notre interlocuteur déclare ceci : » Tant que nous ne recevrons pas une note officielle pour une rencontre, nous ne nous sentions pas concernés par elle « . Les syndicats d’enseignants avaient, en effet, appris la tenue de cette rencontre par un simple communiqué diffusé par l’ORTM. Au même titre que les autres participants. Un manque d’égard confinant, selon eux, à l’insulte.
Dr Boubou Cissé, s’il veut conduire à bon port son » gouvernement de mission » doit éviter la politique du spectacle et se garder de toute improvisation. Même s’il est vrai qu’au Mali l’on vit en situation d’urgence.
Source: L’Indépendant