Le conseiller au développement rural du président Alpha Condé, le Malien Mohamed Kagnassy est convaincu que la révolution verte est incontournable en Afrique.
Dans un reportage à lui consacré, l’hebdomadaire panafricain “Jeune Afrique” le présente comme un “business-man-farmer” engagé pour une véritable révolution verte en Afrique. Le PDG de West Wind SA, Mohamed Kagnassy, puisque c’est de lui qu’il s’agit, semble être tombé tout petit dans “la marmite des affaires et du pouvoir”.
Son père Cheickna Kagnassy, originaire de Banamba (région de Koulikoro) à 150 km au nord-est de Bamako, a dirigé l’une des plus grandes compagnies de négoce de coton et de produits tropicaux de la sous-région (l’Aiglon, qui a cessé ses activités en 2007) et a conseillé les dirigeants ouest-africains, de Bamako à Abidjan, en passant par Lomé.
“Pour le petit Kagnassy, l’éducation s’est faite dans le bonheur d’abord à Badalabougou, célèbre quartier au cœur de Bamako, où il a grandi, avant d’être envoyé au lycée à Genève, en Suisse. Tout juste diplômé de l’International Business School de Londres, il a commencé sa carrière en 1995, au sein du département café-cacao du groupe familial, avant de prendre la tête de ses filiales ivoiriennes”, pouvait-on lire dans Jeune Afrique. “Mon père m’a initié au monde des affaires, mais il m’a conseillé de me faire un prénom”, fait remarquer Mohamed Kagnassy. Toute chose qu’il fera en 2010 à travers la création de son entreprise, West Wind SA, qui compte plus d’un millier d’employés dans les différents pays de la sous-région. Spécialisée dans le négoce et la logistique de produits agricoles et miniers, la société a notamment assuré la première exportation de gypse et de phosphate par bateau, de Nouakchott, en Mauritanie, à Dakar, au Sénégal où son siège est établi.
L’hebdomadaire panafricain “Jeune Afrique” est largement revenu sur l’apport du conseiller en agrobusiness du président de la République Alpha Condé dans la promotion du développement rural avec sa filiale locale West Wind. Laquelle accompagne la politique de développement rural, notamment la double initiative présidentielle engagée en 2016 pour relancer les filières café arabica et anacarde. “Pour Mohamed Kagnassy, ces relances passent par l’aménagement, le désenclavement des zones de production, la mécanisation, les semences et les engrais chimiques”. Ajoutant : “Moi, je vois un peuple qui a faim. La production bio viendra après”.
Toujours selon l’hebdomadaire panafricain, l’autre cheval de bataille du “business-man-farmer” est l’innovation. West Wind a développé l’application Kobiri (argent en soussou).
Opérationnelle depuis un an, cette plateforme numérique fournit aux agriculteurs guinéens des services de vente d’intrants, de semences, de produits vétérinaires, de location de matériel (elle dispose d’environ 300 tracteurs et moissonneuses) et des produits d’assurance, en proposant une solution de paiement électronique en partenariat avec MTN Mobile Money et Orange-Money. Elle permet aussi de constituer une base de données numériques. “De cette manière, on responsabilise les paysans et on sait ce qui est cultivé, sur quelles superficies, etc.” Ses ambitions ? Voir la Guinée “bénie des Dieux pour sa pluviométrie”, diversifier son agriculture, développer la pisciculture et l’élevage industriels, parvenir à l’autosuffisance alimentaire et même devenir un grand pays exportateur de produits. A moins que le réchauffement climatique ne s’en mêle.
La Rédaction