MARCHE DE LA SOCIÉTÉ CIVILE POUR RÉCLAMER LES QUOTAS DE GAO DANS LES RECRUTEMENTS ‘’LE QUOTA DE GAO VOLE’’, SELON UN MARCHEUR

La société civile de la région de Gao a organisé une marche pacifique hier lundi 10 juin partant de la place des Martyrs du quartier Frandjireye au Gouvernorat de la région de Gao. Cette marche avait pour but de protester contre les résultats du concours de la protection civile du contingent 2018.

Environ mille personnes, hommes, femmes, jeunes, vieux et élèves, ont été mobilisées pour marcher hier lundi 10 juin dans la région de Gao.

« L’injustice a bas, la corruption a bas, les corrupteurs a bas, la mauvaise gouvernance a bas, les dirigeants dirigé a bas…’’ étaient les termes utilisés par les marcheurs. Ils ont dénoncé le non-respect du quota de Gao dans le concours direct de recrutement d’élèves fonctionnaires de la Protection Civile du contingent 2018. Un quota qui s’élève à 28 recrues pour la région de Gao.

Quinze minutes, c’est le temps pris par les marcheurs de la place des Martyrs au Gouvernorat de la région de Gao.

La société civile de Gao, par cette marche, voulait attirer l’attention des autorités régionales sur « l’injustice faite aux jeunes de la région de Gao » dans le concours de recrutement de la Protection Civile.

‘’Les régions du Nord ont été fortement marginalisées, celle de Gao en particulier, dans les recrutements des Forces de Défense et de Sécurité (FDS)… Nous, Société Civile de Gao, informons les plus hautes autorités aux niveaux National et Régional, les populations de la situation qui prévaut dans le recrutement d’élèves fonctionnaires de la Protection civile dans la Région de Gao. En effet, après investigation et recoupement de toutes les informations, dont celles fournies par l’administration, nous avons constaté avec regret que ledit recrutement s’est opéré en violation de toutes procédures, notamment : sur les vinght-huit (28) candidats retenus pour la Protection Civile au titre de l’année 2018, dans le quota de Gao, trois (3) seulement sont résidents de Gao….’’a déclaré le porte-parole de la Société Civile de Gao, M. Malick Halidou.

Suite à cette déclaration, la Société Civile de Gao a plusieurs exigences à savoir la restitution du quota réel de Gao à Gao, la suspension sans délai du recrutement en cour de police et de la garde Nationale en attendant que cette situation soit totalement élucidée, la mise en place d’un système équitable, transparent et consensuel de recrutement dans les Forces de Défense et de Sécurité maliennes.

‘’Nous informons l’opinion nationale et internationale que ces points de revendication sont irrévocables et leur non satisfaction dans un délai de soixante-douze heures (72h) engendreront d’autres actions de notre part.’’ a conclu le porte-parole de la Société Civile de Gao.

Quant au Gouverneur de la région, Général Sidiki Samaké, il s’est exprimé en quelque mots ‘’Nous avons entendu votre déclaration et nous donnerons à qui de droit.’’

Cette courte intervention du Gouverneur a été perçue par certains marcheurs comme une négligence de la situation, mais ne les a pas découragés autant.

‘’Nous sommes tous des fils du Mali, alors pourquoi faire du favoritisme entre les enfants du même pays. Nous disons non aujourd’hui et non demain’’ dénonce Mme Maïga Mariam Maïga de la Société Civile.

La jeunesse de Gao est engagée dans son combat de tous les jours à savoir la défense des droits des jeunes de la région.

Selon Issa Boncana, Président de la Fédération des Organisations de Résistance Civile de Gao (FORC-G), la consommation des stupéfiants par la jeunesse de Gao est l’une des conséquences du chômage qu’ils vivent. Il exhorte ainsi les autorités à plus de transparence dans les concours de recrutement des Forces de Défense et de Sécurité (FDS).

‘’… la jeunesse de Gao a besoin de travailler. Ce n’est que cela qui peut les détourner du mauvais chemin qu’ils ont déjà emprunté. Donc on veut qu’on nous attribue nos quotas…’’ réclame M. Boncana Issa.

« Il faut donner à César ce qui appartient à César ».La Société Civile de la Cité des Askia veut, à travers cette marche, « la restitution du quota réel de Gao à Gao », car il révoque le système de la décentralisation, qui est un terme mal compris par les uns et les autres.

Le Commandant de compagnie de la Protection Civile de la Direction Régionale de Gao, Samba Diakité, préfère le terme déconcentration au terme décentralisation, car pour lui la déconcentration est un moyen de rapprocher le lieu de recrutement et faciliter la procédure aux jeunes des localités éloignées. ‘’Tous les citoyens restent égaux en tous lieux sur le territoire National dans les recrutements et dans la légalité’’ a déclaré le Commandant Diakité de la Direction Régionale de la Protection Civile.

Rappelons que la liste des candidats admis au concours direct de recrutement d’élèves fonctionnaires de la Protection Civile du contingent 2018 a été affichée le 15 avril 2019 au niveau des Directions Régionales, des centres de secours et des Postes de Secours Routiers de la Protection Civile de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao et le District de Bamako. FIN//AD.

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