Scandale sur l’achat des hélicoptères : La grosse magouille confirmée !

Décidément, le mandat d’Ibrahim Boubacar Keïta est marqué par des magouilles, détournements de deniers publics, notamment sur de nombreux marchés relatifs aux équipements militaires destinés à l’armée malienne. Le dernier scandale en date concerne l’achat de 2 hélicos Puma, en 2017. Après que le président de la République IBK ait confirmé dans un entretien à Jeune Afrique que les avions achetés sous son magistère sont cloués au sol « faute de maintenance appropriée ». C’est au tour du président de la commission défense de l’Assemblée nationale, Karim Keïta, de déclarer le samedi dernier, lors d’un colloque à Paris : « les hélicoptères que nous avons achetés ne peuvent plus voler, ça marchait au début mais vraisemblablement on a un problème d’entretien depuis l’achat, je me demande si, on n’a pas été floué à l’achat »… Scandaleux !

Cette déclaration du président de la commission défense de l’assemblée  nationale vient  réveiller les forts soupçons de  surfacturation  et les malversations portant sur  les ressources financières destinées à acquérir des équipements pour l’armée.

Déjà, à l’achat de ces  hélicoptères, un  officier supérieur de l’armée malienne a déclaré dans Bloomberg news, (parution du 13 juillet 2017) : « Nous avons deux hélicoptères cloués au sol et qui ne servent à rien».  Avant de préciser : «Les appareils sont cloués au sol parce que l’armée ne peut pas obtenir les pièces de rechange».

Mais, c’est le Parena  qui avait  attiré l’attention de l’opinion  sur les grosses magouilles qui ont entouré  l’achat d’hélicos. En effet, le mercredi 25 avril 2018, lors d’une conférence de presse, le Parti pour la renaissance nationale avait  révélé des détournements et des magouilles à grande échelle lors de l’achat d’avions de combat pour l’armée malienne.  Ainsi, dans un document,  le parti s’était  particulièrement  interrogé sur l’exécution d’un contrat signé en juin 2015 au salon du Bourget (France) avec l’entreprise brésilienne Embraer pour la vente de six avions de combat A-29 Super Tucano.

Le Parena  a également dénoncé les conditions d’achat de deux hélicoptères Super Puma, dont un d’occasion, en espèces. Mieux le Parena avait exigé  que le président Ibrahim Boubacar Keita rende publics les rapports du Vegal sur les détournements des dépenses militaires. Occasion pour le parti de mettre en exergue des dysfonctionnement au niveau de la formation des pilotes. La formation d’un pilote, selon des experts américains se situe entre 20 et 35 millions de FCFA. Mais, selon le document du Parena, le Mali a signé un contrat de 3,78 milliards de F CFA pour la formation de 15 pilotes. Ce qui fait que la formation de chaque pilote est facturée à 250 millions FCFA…

Détournements sur le dos de l’armée

Ce énième scandale rejoint une longue liste de magouilles et de surfacturations qui ont entouré l’équipement de l’armée, ces dernières années. En effet, le début du mandat de IBK avait été marqué par  le scandale  du  marché de gré à gré de 69 milliards de FCFA attribué, en violation des règles des marchés publics, à un proche de la famille présidentielle, Sidi Mohamed Kagnassy, directeur général de la société Guo-Star Sarl et promu aussitôt conseiller spécial du président. Avec l’avenant, le marché a finalement porté sur 108 milliards de FCFA. Le fait que le marché soit attribué de gré à gré est un piétinement flagrant des principes élémentaires de passation de marché public. Pire, dans le même contrat, les Maliens apprendront que  le ministre des Finances de l’époque, Mme Fily Bouaré, a couvert ce marché par  une garantie de 100 milliards de francs CFA. Des personnalités, avaient profité de ces affaires pour se livrer à des surfacturations dont seules les Républiques bananières ont le secret.

Bien d’autres marchés de ce genre existent, surfacturés et couverts par l’impunité. En avril 2016, le gouvernement avait  remis au MOC (Mécanisme opérationnel de coordination)  42 véhicules destinés aux patrouilles mixtes. La presse avait  rapporté que lesdits véhicules ont coûté à l’État 2, 300 milliards de FCFA, soit plus de 50 millions l’unité.

En février 2018, la Cour suprême avait condamné l’Etat à payer plus de 20 milliards de FCFA  à un fournisseur de l’armée. Aujourd’hui encore de nombreuses questions sont posées autour de cette affaire et surtout de cette décision judiciaire qui profite à des gens soupçonnés de surfacturation.

Ainsi, le budget d’équipement de l’Armée nationale est détourné dans une vague de surfacturation sans précédent. Un hélicoptère SA 330 Puma (français) coûte 2,278 milliards FCFA. Les 2 hélicos Puma cloués au sol avaient  coûté  une coquette somme estimée  à 4, 557 milliards FCFA… Quel gâchis !

Source: L’Aube

Articles associés