Mamadou Sinsy Coulibaly à la rentrée économique à Koulouba, hier « L’insécurité juridique et judiciaire impacte le climat des affaires et constitue un frein pour les investisseurs étrangers … »

Trois années consécutives, la rentrée économique du conseil national du patronat du Mali se tient au palais de Koulouba, en présence du Président de la République Ibrahim Boubacar Keïta. L’édition de 2019 a retenu le thème «  de la préservation et le renforcement de la sécurité juridique et judiciaire des affaires au Mali ».

Une occasion pour le président du CNPM, Mamadou Sinsy Coulibaly,  qui avait accusé le Président de la Cour Suprême d’être l’homme le plus corrompu du pays,  de solliciter des reformes judiciaires pour la relance du secteur privé.

D’emblée, il a exprimé la reconnaissance du secteur privé au gouvernement par rapport à l’application des propositions du patronat relatives  ‘’à l’adoption d’un décret orientant  la commande publique vers les productions nationales et  la réduction de la pression fiscale sur les salaires à travers les taxes’’. Cependant, le président du patronat a déploré  l’enlisement des discussions sur les chantiers de réformes et les résultats qui  tardent à voir le jour.  Le patronat du Mali a proposé la mise en place d’un comité de suivi et d’évaluation chargé d’identifier les facteurs de blocages des réformes. «  Le suivi de tous les dossiers de la rentrée économique par la Présidence de la République serait très apprécié par le secteur privé », a sollicité le président du CNPM.

Mamadou Sinsy Coulibaly  d’indiquer  au gouvernement que des investissements dans l’électricité et  l’alphabétisation du digital permettront au Mali de profiter du numérique et du développement durable. Lors de cette journée, le secteur privé a plaidé pour la création des zones économiques, la gestion des corridors par le secteur privé avant d’indiquer  que la gestion actuelle du corridor  constitue un handicap pour le développement économique du Mali.

Evoquant le thème de l’édition, Mamadou Sinsy Coulibaly a rappelé que la transformation de la justice au Mali est vitale.  «  Notre tribunal de commerce dans son fonctionnement actuel constitue un frein,  un handicap pour les business. Il ne rassure ni les acteurs locaux ni les investisseurs étrangers. Nous devons la réformer pour en faire le tribunal de nos besoins », a –t-il proposé.Et de poursuivre que malgré les indicateurs macroéconomiques du « Doeing business » encourageant, avec un taux de croissance de 5%, les entreprises maliennes tardent à profiter  des dividendes économiques et de jouer son rôle de créateur d’emplois de richesses. Les facteurs qui expliquent ce problème, selon lui, sont relatifs à l’insécurité juridique et judiciaire. « Les entreprises privées  en majorité,  enregistrent une insécurité juridique dans l’exercice de leurs activités qui impacte négativement  le climat des affaires et constitue un frein pour les investisseurs étrangers d’investir au Mali », a déploré le président du CNPM. Le secteur privé a plaidé pour l’existence des bonnes lois, sa représentativité au Sénat en vue, la relecture de la loi pénale, la formation des juges, de confier l’inspection de la justice aux autorités administratives indépendantes telle que le bureau de l’inspecteur général de la justice …

Pour sa part, le chef de l’Etat a affirmé qu’une justice indépendante et crédible permettra d’attirer les investisseurs étrangers au Mali. IBK a dédié la troisième place du Mali dans la zone UEMOA aux efforts du secteur privé, tout en insistant  sur la qualité de la production, l’acquittement  des entrepreneurs aux impôts et les taxes, la création d’emplois et la transformation structurelle du pays, à travers des industries capables de transformer les produits locaux.

Siaka DIAMOUTENE

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