Bamako abrite, du 5 au 7 août, la deuxième édition du Forum du Cajou Sahélien (FOCAS). L’évènement sous régional est une initiative de l’Alliance pour le Cajou Africain (ACA). Il est placé sous le thème «amélioration de la compétitivité de la chaîne de valeur anacarde dans les pays sahéliens». La cérémonie d’ouverture du forum était présidée par le Secrétaire général du ministère de l’Agriculture du Mali.
-Maliweb.net- «La noix de cajou ou anacarde est le deuxième produit agricole d’exportation du Mali après le coton», selon les statistiques du ministère malien du Commerce. Cette importance fait du secteur, une filière stratégique dans le document de stratégie de développement des produits d’exportation de notre pays. Aussi, en termes de création d’emplois, la production de noix de cajou mobilise près de 50 000 ménages agricoles et crée 2 000 emplois directs dont plus de 90 % au profit des femmes dans le secteur de la transformation.
Malgré son importance, la filière anacarde est en difficultés au Mali. Les premières difficultés, rapporte du Dr Ibrahim Togola, président de l’Interprofession de la Filière Anacarde du Mali (IPROFAM), relèvent du «disfonctionnement dans la filière» à cause du faible taux de transformation dans nos pays et la difficulté de mobilisation de financement interne auprès de nos institutions financières nationales. Cette situation, explique Dr Togola, rend la filière entièrement dépendante des acheteurs internationaux. «Ces derniers fixent les prix à leur bon gré. Ainsi, le kilo de la noix est passé de 600 FCFA, au bord des champs, en 2018, à moins de 80 FCFA cette année à certains endroits», s’indigne le président de l’IPROFAM.
Après le Burkina, c’est le Mali qui accueille le FOCAS. Une opportunité pour notre pays, selon Florentino Nanque, Président de l’Alliance pour le Cajou Africain. Car, l’un des objectifs stratégiques de l’ACA, a rappelé Florentino Nanque, est d’assurer le partage des connaissances à travers le continent. «Le FOCAS se consacre à la discussion sur les questions d’intérêt commun des pays producteurs de cajou de la région du Sahel, ainsi qu’à la réflexion sur les mesures à prendre pour mieux organiser et soutenir le secteur au profit de l’ensemble de la chaîne de valeur», rassure le président de l’ACA.
A Bamako, trois panels sont au programme. A savoir: «l’évolution de la production d’anacarde dans la région sahélienne: état des lieux, potentiel et tendances de marché»; «Saisir les opportunités économiques de la transformation locale d’anacarde: Comment rendre la transformation plus compétitive au Sahel?»; «la filière anacarde – une filière politique? Comment organiser le dialogue privé-public et créer un cadre commun pour la bonne gouvernance».
Mamadou TOGOLA