Gouvernance au Mali : Soumana Sako dénonce « l’incapacité de l’Etat à assurer la sécurité et son autorité sur l’ensemble du territoire national »

Réuni le 16 août 2019 sous la présidence de l’ancien Premier ministre du Mali, Dr Soumana Sako, le Directoire de l’ADPS (Alliance des Démocrates Patriotes pour la Sortie de crise) a décidé de convoquer, pour le 23 septembre 2019 à Bamako, le 4èmeRound du Processus de Table Ronde des Forces Vives de la Nation destiné à marquer la détermination intacte du Peuple malien à prendre son destin en main et à reprendre l’initiative pour une sortie effective, durable, patriotique, progressiste et démocratique de la crise multidimensionnelle dans laquelle il est plongé ces dernières années. Dans un communiqué de presse rendu public le 19 août 2019, l’ADPS, pilotée par l’ancien Premier ministre, Dr Soumana Sako a, non seulement, dénoncé « l’incapacité de l’Etat à assurer la sécurité et son autorité sur l’ensemble du territoire national », mais aussi, « l’instrumentalisation des religions à des fins politiciennes et électoralistes menaçant l’unité nationale ».

« Sont conviées à prendre part à cet évènement décisif toutes les forces politiques et sociales, de l’intérieur comme de la Diaspora, qui, fidèles aux idéaux et aux valeurs du 22 septembre 1960, du 20 janvier 1961, du 25 mai 1963 et du 26 mars 1991, sont fermement opposées à l’Accord antinational d’Alger proposant une Confédération comme antichambre de la partition du Mali au profit de groupuscules féodaux, esclavagistes, racistes et anti républicains aux ordres d’intérêts extérieurs hostiles à la souveraineté du Mali sur ses ressources naturelles; la révision de la Constitution démocratique du 12 janvier 1992 en violation flagrante de l’article 118 au profit de forces anachroniques nostalgiques de l’ordre sociopolitique colonial et ne proposant aucune réponse crédible aux défis majeurs du Mali d’aujourd’hui et de demain », c’est ce qui ressort du Communiqué de presse de l’Alliance des Démocrates Patriotes pour la Sortie de Crise. Les responsables de l’ADPS sont également opposés à la « loi d’entente nationale », qui, selon eux, consacre l’impunité et accorde une prime à la rébellion armée. Ils sont également contre à la prorogation du mandat des députés. Dans son communiqué de presse, l’ADPS dénonce, non seulement, l’incapacité « des pouvoirs publics à éradiquer la petite et grande corruption gangrenant les sphères politiques, économiques, administratives et militaires sapant la légitimité de l’Etat aux yeux des citoyens/citoyennes, pesant négativement sur l’efficacité de l’outil de défense et de sécurité et hypothéquant le progrès économique et social », mais aussi, l’incapacité des pouvoirs publics à endiguer le délitement des secteurs sociaux vitaux et à donner à la Jeunesse des villes et des campagnes des perspectives crédibles, hypothéquant gravement l’avenir de la Nation. Ce n’est pas tout. Le regroupement dirigé par Soumana Sako dénonce « l’incapacité des pouvoirs publics à relancer l’économie, à préparer le Mali pour affronter victorieusement les grands défis de l’intégration tant régionale que continentale et à faire des maliens et des maliennes les premiers acteurs et bénéficiaires de l’activité économique et sociale ». En outre, l’ADPS est opposé a l’instrumentalisation de la région d’origine, de l’ethnicité et des religions à des fins politiciennes et électoralistes menaçant l’unité nationale, la laïcité de l’Etat républicain et les fondements de la démocratie chèrement conquise par le Peuple malien. Le directoire de l’ADPS dénonce « l’inaction de l’Etat face aux graves défis que pose le changement climatique à la coexistence pacifique entre communautés et modes de production ainsi qu’à l’incapacité de l’Etat à assurer la sécurité et son autorité sur l’ensemble du territoire national ». Selon l’ADPS, tous les partis, mouvements, regroupements et associations politiques, les centrales syndicales, les syndicats libres/autonomes, les organisations de la société civile, tous les artistes, activistes et intellectuels engagés ainsi que toutes les personnalités indépendantes se reconnaissant dans cet agenda patriotique, progressiste, républicain et démocratique et tenant à affirmer le principe sacrosaint d’appropriation nationale, inclusive et démocratique du processus de sortie de crise sont invités à se retrouver le lendemain du 59ème anniversaire de l’Indépendance lors de ce 4ème Round du Processus de Table Ronde pour convenir d’un Manifeste de la Nation- Etape Nouvelle devant servir de boussole et de bréviaire pour remettre le Mali, sur la voie de la grandeur, de l’unité nationale, de la paix, de la sécurité, de la fraternité, de la justice sociale, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté nationale et internationale.

Aguibou Sogodogo

Source: Le Républicain

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