Pour éviter toute confrontation entre les deux tendances qui se disputent le contrôle de la Coordination des Associations et Ong féminines (Cafo), le Commissariat de police du 2ème arrondissement a procédé hier mercredi à la fermeture des locaux.
Samedi 24 août 2019, un groupe de femmes se revendiquant de la Cafo, s’est réuni dans cour du Jardin d’enfants ‘’Les Princesses’’, sis à Kalaban Coura, pour tenir une Assemblée générale à l’issue de laquelle un nouveau bureau a été mis en place dirigé par Mme Barry Aminata Touré. Cette dernière succéderait ainsi à Mme Keita Fatoumata Sissoko, laquelle était censé avoir assuré l’intérim d’Oumou Touré suite à la nomination de celle-ci comme ministre.
«Au nom de la CAFO, je salue tous ceux et toutes celles qui ont effectué le déplacement aujourd’hui. Les femmes sont venues de toutes les régions du Mali, car elles ont un intérêt pour l’avenir et le développement de ce pays, mais aussi celui de la femme.
Ce que je souhaite, c’est une entente entre les femmes, qu’elles ne se disputent pas entre elles, qu’elles se donnent la main. Il ne faut pas qu’on déçoive nos ainées. J’espère que nous allons relever les défis dans l’entente et la cohésion», a lancé Mme Barry au cours de cette assemblée.
Mariam Coulibaly, présidente de la CAFO de Kati et membre du bureau régional, accompagnée d’une forte délégation, a expliqué les raisons de sa présence: « L’objectif de notre présence ici est de mettre en place un bureau consensuel afin que la CAFO puisse sortir de la crise, chose qui est faite, c’est également pour sa redynamisation. Pour votre information, toutes les régions ont leurs représentantes ici et qui sont aussi représentées dans ce nouveau bureau de 33 membres. Nous avons foi en ce nouveau bureau, car elle travaillera pour donner un nouveau visage à la CAFO ! », a précisé la présidente de la CAFO de Kati.
Mme Dembélé Oulématou Sow dénonce ‘’un bureau de copinage mis en place en catimini
En réaction, Mme Dembélé Oulématou Sow, qui déclare être la seule et unique présidente légale et légitime de la Cafo qualifie ladite assemblée de ‘’non-événement !’’. Pour elle, ‘’l’assemblée du samedi 24 août a accouché d’une souris’’. Elle n’est ni nationale ni représentative avec l’absence des déléguées, nous a-t-elle confié. Pour Dembélé Oulématou Sow, on ne peut pas prendre la secrétaire générale du Conseil national de la société civile pour l’imposer aux femmes. Elle dénonce ‘’le bureau de copinage mis en place en catimini….Les femmes du Mali ne reconnaitront jamais ce bureau’’, a-t-elle déclaré. ‘’Nous avons tenu une assemblée légale et légitime’’, a conclu Mme Dembélé Oulématou Sow
Rappel des faits.
Tout est parti de la nomination d’Oumou Cafo comme ministre à la tête du département des femmes. Et, surtout, de ‘’la volonté’’ de celle-ci de continuer, malgré son statut de ministre, à contrôler l’organisation faîtière à travers ses ‘’femmes-liges’’.
Après avoir dénoncé cette situation, plusieurs militantes se sont servies des textes de l’organisation pour la doter d’un autre bureau dirigé par Dembélé Oulématou Sow. Depuis, les deux tendances se sont régulièrement affrontées par presse interposée et devant la justice jusqu’au niveau de la Cour suprême.
Moussa Diarra
Source: Le Challenger