Réhabilitation de la route Kayes-Bamako : quand IBK fragilise son Premier ministre

En envoyant le Général Moussa Diawara, Directeur de la Sécurité d’Etat annoncé le début du démarrage des travaux de réhabilitions du tronçon Kati-Diedieni au collectif Sirako, le président de la République a sans le vouloir affaibli son Premier ministre.

maliweb.net – Les jeunes ont levé le blocus sur la route Kayes-Bamako, non sans avoir eu gain de cause. Ils l’ont fait à l’issu de la rencontre avec le Général Moussa Diawara, Directeur de la Sécurité d’Etat, qui a annoncé le début du démarrage  des travaux de réhabilitation pour le 20 septembre. Le patron des renseignements  affirme avoir intervenu au nom du président de la République.

Ce qui, en soit, n’est pas un problème. Sauf que la manière laisse à désirer. Car en vérité, ce n’est pas le Général Moussa Diawara qui a fixé la date du démarrage des travaux, mais bien le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, seul maître de la situation.

Ce qui n’enlève en rien les mérites du patron des renseignements, qui a réussi à éviter au Mali une crise sociale dont il serait mieux de s’en passer. Il faut dire que le Général Diawara  joue également sa crédibilité en se portant garant de cette promesse.

Seulement voilà, cette façon de procéder fragilise (peut être sans le vouloir)  le Premier ministre, ministre de l’Economie et des finances, Dr Boubou Cissé. Celui est devenu vulnérable et apparaît aujourd’hui aux yeux d’une partie de l’opinion comme n’ayant aucun pouvoir de décision. Ses détracteurs ne se font pas prier pour le rappeler.

Le président de la République aurait dû charger le Chef du gouvernement  annoncer aux maliens la date du début de démarrage des travaux de réhabilitation. Ce qui allait renforcer son crédit auprès du peuple malien. Surtout qu’il a été le premier à rencontrer les jeunes.

Boubou Cissé n’est pas la première victime de la méthode IBK. On se souvient qu’il a accepté avec Abdoulaye Idrissa Maïga ce qu’il avait refusé avec Modibo Kéita. C’était la même chose avec Soumeylou Boubeye Maïga, qui a eu du mal à gérer la grève des enseignants. Il a fallu que le Tigre quitte la Primature pour que le président de la République accepte les revendications du syndicat.

Abdrahamane Sissoko

Articles associés