Gestion de la crise dans la Région de Mopti : Le premier ministre lance le comité régional du cadre politique

Cette nouvelle approche qui combine l’action militaire avec l’action politique, est un instrument essentiel qui contribuera à ramener rapidement la sécurité et la stabilité dans cette partie du pays
Les récentes attaques rappellent la fragilité de la situation sécuritaire dans la Région de Mopti, et aussi les limites de l’option « tout militaire » longtemps mise en avant dans la gestion de cette crise. D’où l’urgence d’opérationnaliser le Cadre politique de gestion de la crise dans cette partie du pays. Lancé en mai dernier, cet outil se propose une mise en commun des moyens politiques et militaires pour venir à bout du terrorisme. Les comités régionaux de ce cadre se mettent en place progressivement. Hier, c’est celui de Mopti qui a officiellement commencé ses activités, en présence du Premier ministre. Pour la circonstance, Dr Boubou Cissé était accompagné dans la Venise malienne d’une forte délégation, comprenant notamment le ministre de la Cohésion sociale, de la Paix et de la Réconciliation nationale, Lassine Bouaré et le secrétaire permanent du Cadre politique, Boubacar Gaoussou Diarra. Arrivés dans la matinée, le chef du gouvernement et sa suite ont d’abord rendu une visite de courtoisie aux notabilités. Ensuite, c’est au gouvernorat qu’il a procédé au lancement des travaux de la première réunion du comité régional du Cadre politique de gestion de la crise au centre. Cette cérémonie de lancement marquant la rupture avec l’option « tout militaire », a réuni les membres du comité régional qui sont des militaires, des policiers, des gendarmes, des journalistes, des administrateurs civils… Les autorités régionales ne doutent point de l’efficacité de cette nouvelle approche pour relever les défis actuels. Dans son intervention, le gouverneur de la 5è Région, le général Abdoulaye Cissé a rassuré que toutes les mesures seront prises pour opérationnaliser cette nouvelle structure. Le haut gradé avait, auparavant, non seulement rappelé les affres subies par les populations du fait de l’insécurité, mais aussi les efforts accomplis ou envisagés par les autorités politiques pour sortir de cette crise. Selon lui, le lancement de ce comité et l’engagement personnel dont le Premier ministre fait montre, sont des « signaux qui poussent à l’optimisme ».
COORDINATION STRATÉGIQUE- Pour le chef du gouvernement, le Cadre politique est un instrument essentiel qui contribuera à ramener rapidement la sécurité et la stabilité dans cette partie du pays. Il a, par conséquent, appelé à l’implication effective de ses interlocuteurs pour réussir, dans les meilleurs délais, l’opérationnalisation de cet instrument. Dr Boubou Cissé a rappelé que cette nouvelle approche combine l’action militaire et politique et n’occulte aucune dimension importante : réalités sociétales, gestion des violences communautaires, protection des civils, retour de l’autorité de l’état et des services sociaux de base, questions économiques, humanitaires et de développement… Bref, ce cadre est chargé d’assurer une coordination stratégique de l’ensemble des mesures d’apaisement et des efforts de stabilisation.
Le Premier ministre a ensuite indiqué que le cadre comprend un comité politique fixe, un comité politique modulable, des comités de région et un secrétariat permanent. Il a ajouté que c’est le comité régional qui fait face, en premier lieu, aux défis et aux difficultés auxquelles les populations sont confrontées tous les jours. Dr Boubou Cissé a aussi largement briefé les membres du comité par rapport à leur mission et les actions d’urgence à mener rapidement pour freiner la spirale de violence.
Boubacar Gaoussou Diarra, qui dirige le secrétariat permanent, précisera que le cadre accorde une attention particulière à la communication, à la réouverture des écoles et au retour des réfugiés. Il a aussi rappelé que le gouvernement avait déjà initié et commencé à mettre en œuvre un Plan de sécurisation intégré des Régions du Centre (PSIRC) qui, pour diverses raisons, n’a pas produit tous les effets escomptés.
Il n’était pas en effet adossé à un budget capable de mettre en œuvre tous les axes, de sorte que c’est uniquement l’axe de sécurité qui a connu une exécution honorable sur le terrain.
Dans la guerre contre les forces obscurantistes, les actions humanitaires sont aussi d’une importance avérée. Le Premier ministre, fort de cette conviction, a aussi tenu à rencontrer la communauté des humanitaires qui évoluent dans la Région de Mopti.
Des hommes et des femmes qui, au risque de leur vie, œuvrent aux côtés de l’état pour porter secours aux populations. C’était en présence de la représentante spéciale adjointe et coordinatrice résidente du Système des Nations unies au Mali, Mme M’Baranga Gasarabwé.
La rencontre s’est déroulée à huis clos au gouvernorat, juste après la cérémonie consacrée au lancement du comité régional du Cadre politique.
Occasion pour le chef du gouvernement de remobiliser ces partenaires dans l’objectif «d’accompagner les mesures que nous prenons au niveau sécuritaire par un plan d’urgence humanitaire et de développement».
Ainsi, ont-il fait le point sur tout ce qui est en cours en la matière dans les Régions de Mopti et de Ségou. Ils ont également discuté de ce qui peut être fait pour que le résultat soit au rendez-vous, c’est-à-dire l’éradication pure et simple des tensions et des violences communautaires.
Envoyé spécial
Issa DEMBÉLÉ
Source : l’Essor

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