Mali-Guinée : Une histoire toujours mouvementée


Seydou Keïta (en blanc) lors du dernier match Mali-Gunée en 2015

Aussi loin que remontent nos souvenirs, le Mali et la Guinée se sont retrouvés pour la première fois en 1967. Cette année-là, le Sénégal constituait le troisième larron de cette poule inédite des éliminatoires de la CAN.

On se souvient que nos dirigeants étaient tournés vers la deuxième édition des Jeux africains que notre pays devait abriter l’année suivante. L’équipe nationale (EN) se donna peu de peine pour une CAN qu’elle a longtemps boudée pour les Jeux africains.

Un nul à Bamako et une défaite à Conakry n’ont pas permis à la Guinée d’aller à Addis-Abeba, c’est le Sénégal qui arracha la qualification pour sa première participation à cette phase finale de CAN, en éthiopie. C’est après le changement de régime intervenu en novembre 1968 que le Mali s’est réellement tourné vers la CAN. Trois ans après (1971), la Guinée s’est dressée sur le chemin de Yaoundé. La formule poule avait disparu en 1967 pour laisser place aux matches à élimination directe. Au match aller à Conakry, le Mali obtient le nul 0-0, avant de s’imposer 3-1 à Bamako, lors de la manche retour.

Revenu tout auréolé de son titre de vice-champion d’Afrique 73, la Guinée se dressa encore sur le chemin des Aigles nouvellement baptisés. Ce 15 juillet 1973, le stade Omnisports a accueilli les spectateurs de toute la sous-région pour ce Mali-Guinée avec la participation de Salif Keïta. Hélas, au-delà de la qualité de leur prestation, les Aigles n’ont pu faire mieux qu’un match nul (2-2) avec un doublé de Salif Keïta. Au match retour à Conakry, l’absence de Salif n’aura presque pas de conséquence, Cheick Fanta Madi Diallo ouvre le score pour le Mali, avant que Soumah Soryba Edenté n’égalise dans le dernier quart temps pour la Guinée. Dans la séance des tirs au but, Cheick Diallo, le meilleur joueur de la rencontre, rate sa tentative et ouvre les portes de la qualification au Syli. Puis vint l’épisode de 1990, le Mali se retrouve en compagnie du Cameroun, de la Sierra Leone et de la Guinée. Les Aigles ont commencé par un coup de tonnerre, (0-0) à Yaoundé contre les Lions indomptables auréolés de leur brillante prestation à la Coupe du monde en Italie. Ce départ canon sera suivi d’un nul (1-1) à Bamako contre la Guinée et d’un 0-0 contre la Sierra Leone.

Lors du match retour contre les Lions Indomptables, un mois après la révolution de Mars 1991, les poulains de Kidjan Diallo étaient quelque peu touchés. Une démobilisation psychologique qui verra les attaquants camerounais, Jacob Ewané et François Oman Biyick leur marquer deux buts. Il faut dire que l’atmosphère et surtout la pagaille monstre installée dans le stade jusqu’au bord de la pelouse ne se prêtaient pas à un match d’une telle importance. Les Aigles couleront définitivement à Conakry (1-2) et à Freetown (0-1). Le Cameroun est sorti premier de la poule. La dernière fois que le Mali et la Guinée se sont affrontés en phase éliminatoire date déjà de 1994-1995, pour la phase finale en Afrique du Sud. Il y a eu un embouteillage monstre dans une poule où s’ajoutaient le Mozambique, l’Angola, le Botswana et la Namibie. Le Mali a gagné à Bamako (2-0) et s’est incliné lourdement à Conakry (1-4). Au finish, c’est l’Angola qui s’est qualifié. Le Nigeria ayant boycotté la compétition, la CAF fit appel à la Guinée pour le remplacer. Celle-ci refuse, arguant le manque de préparation. Le tournoi se déroulera finalement avec 15 participants. Au total, Maliens et Guinéens se sont donc affrontés 9 fois en éliminatoires de la CAN et c’est le Syli qui mène 3 victoires à 2. Les deux sélections se sont quittées dos à dos à 4 reprises.

M. DIARRA

Source : l’Essor

Articles associés