Commission vérité, justice et réconciliation : Les audiences publiques débutent le 8 décembre prochain

Dans le cadre de son mandat, la Commission vérité, justice et réconciliation (CVJR), prévoit l’organisation de six audiences publiques thématiques reparties sur un an.

Quatre audiences seront centrées sur les violations graves couvertes par ledit mandat. Deux thématiques seront axées sur les particularités des violations commises contre deux groupes spécifiques. Une sur les femmes et les victimes de violences sexuelles, et l’autre sur les enfants. La première audience publique est prévue le 8 décembre prochain au Centre international de conférence de Bamako (CICB). L’information a été rendue publique, hier, au cours d’une conférence de presse animée par le président de la CVJR, Ousmane Oumarou Sidibé, à la Maison de la presse.

Pour la première audience publique de la CVJR, les témoignages des victimes porteront sur les atteintes au droit à la liberté comme les arrestations et détentions arbitraires, enlèvements, séquestrations et enrôlements forcés.

Dans son discours introductif, le président de la CVJR a rappelé qu’il y a deux activités qui sont au cœur du mandat de la structure qu’il dirige à savoir la recherche de la vérité (enquêter sur les graves violations des droits de l’Homme…). La seconde, a-t-il précisé, c’est de proposer des mesures de réparation aux victimes. «Concernant le premier axe, nous sommes aujourd’hui à plus de 15.600 dépositions, dont 500 dans les camps de réfugiés en Mauritanie, et dans toutes les régions notamment à Kidal, Ménaka et Tombouctou », a déclaré Ousmane Oumarou Sidibé. La CVJR, selon son patron, a bâti des instruments pour lui permettre la recherche de la vérité à propos d’une cartographie des violations des droits de l’Homme de 1960 à 2017 dans notre pays.

Sur le plan des réparations, Ousmane Oumarou Sidibé a affirmé qu’aujourd’hui son organisation dispose de plusieurs instruments dont un projet de politique nationale, un avant-projet de loi, un avant-projet de décret qu’elle est prête à soumettre au gouvernement. Conformément à son mandat, à son plan d’actions et à sa vision stratégique, ainsi qu’aux termes établis par ses manuels de procédure, les objectifs des audiences publiques de la CVJR ne seront ni de contribuer aux enquêtes, ni d’administrer une procédure d’amnistie. Seuls les victimes, témoins et experts seront entendus, a clarifié le conférencier, ajoutant que des face-à-face entre victimes et responsables présumés ne sont pas prévus.

Selon Ousmane Oumarou Sidibé, les audiences publiques constituent un grand moment de reconnaissance nationale des victimes, un moyen d’intégrer leur récit dans l’histoire nationale et d’utiliser cette information comme outil d’éducation dans un esprit de non répétition.

A. T.

Source : l’Essor

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