Le Salon d’honneur de l’aéroport de Conakry refusé à Salif Keita : L’artiste y voit une cabale de la France

Salif Keita, le pape de la musique mandingue est en Guinée pour une série de concerts qui marque ses 70 ans et ses 50 ans de carrière. En conférence de presse, ce lundi, il a dit être foncièrement africaniste et a raconté une petite mésaventure. ‘‘J’ai eu une petite histoire en rentrant en Guinée.

Quand je suis arrivé à l’aéroport, ce n’est pas moi qui ai voulu partir au salon d’honneur. On m’a amené vers là-bas. Tout de suite, il y a eu quelqu’un qui n’a pas voulu que j’y rentre. On m’a foutu dehors. Ce n’est pas un problème. Parce que j’avais oublié quelque chose, J’avais oublié que l’aéroport n’est pas guinéen, il est français. 99 ans de contrat avec la France, il n’est pas guinéen. Si je le savais, je ne serais pas parti au salon d’honneur (…) je n’allais pas prendre la direction du salon mais je suis fier. Le président Alpha condé est en train de faire une route entre Bamako et Conakry, je serais fier de découvrir le paysage entre Bamako et Conakry par la route’’, a-t-il narré.

On se rappelle qu’en novembre dernier, dans une vidéo de près de quatre minutes diffusée en direct sur Facebook, l’artiste malien s’est adressé au président Ibrahim Boubakar Keïta, en bambara en lui demandant de ne plus obéir à son homologue français, Emmanuel Macron, et a accusé la France de financer les jihadistes dans son pays.

La France, par son ambassade à Bamako, avait réagi en insistant notamment sur la nécessité de contrôler la véracité des informations circulant sur la place publique. Avant d’indiquer que de ‘‘tels discours font le jeu de ceux qui cherchent à semer la discorde et entretenir le chaos. Ils sont également une offense à la mémoire des civils et militaires, maliens, français et internationaux, victimes de la barbarie terroriste au Mali’’.

On pensait l’affaire close avec cette réaction. L’affaire de Conakry nous prouve le contraire. A en croire en tout cas le célèbre chanteur.

L’aéroport de Conakry est géré, exploité et développé par la SOGEAC. Celle-ci est détenue par l’Etat Guinéen (51%) et les partenaires Aéroports de Paris Management (ADPM), Agence Française de Développement (AFD) et la Chambre de Commerce et de l’Industrie de  Bordeaux (CCIB) (49 %).

Ibrahima S. Traoré

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