Mali: les tensions entre la CMA et la Plateforme au cœur de discussions à Ménaka

À Ménaka, il y a une dizaine de jours, un accrochage entre une équipe de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et des hommes du Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA) a tué un officier de ce dernier. Depuis lors, la tension monte.


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Mali: tension entre groupes armés à Ménaka

Patrouille conjointe des Fama (Formes armées maliennes) et du Gatia (Groupe Autodefense Touareg Imghad et Allies) dans la région de Ménaka au nord du Mali, avril 2017.
© Souleymane AG ANARA / AFP

Par RFIPublié le 01-01-2020 Modifié le 01-01-2020 à 10:24

À Ménaka, il y a une dizaine de jours, un accrochage entre une équipe de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et des hommes du Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA) a tué un officier de ce dernier. Depuis lors, la tension monte.

Le 27 décembre, le conseil technique de sécurité de la Minusma a demandé à tous les groupes armésde quitter la ville. Une requête à laquelle la CMA refuse de se plier et qui divise l’opinion publique à Ménaka.

Et désormais, c’est le statu quo à Ménaka. Les groupes armés sont présents, mais respectent des directives : pas de véhicules, pas d’armes lourdes et pas de motos armées en centre-ville. Mohamed Ag Albachar, chargé de communication du MSA, affirme que son groupe est prêt à quitter la ville : « C’est tout à fait sage. C’est une décision que nous, nous allons respecter à condition bien sûr que les membres des groupes armés appartenant à la CMA sortent aussi de la ville. »

Du côté de la CMA, on trouve la requête de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) excessive. Il faut au contraire créer un dialogue, selon Mohamed Ould Mahmoud, un de ses porte-parole : « Ça ne fait qu’exacerber encore les problèmes entre les communautés et les mouvements. Il serait mieux peut-être de discuter du problème. Nous ne fermons la porte à aucune possibilité de dialogue avec le MSA et la plateforme. »

« S’ils partent, d’autres hommes vont venir »

La population de Ménaka est elle aussi divisée sur la question. Certaines associations de la société civile ont écrit un communiqué pour demander aux groupes de rester. C’est le cas de Halimatou Abdulaye, la présidente de l’association de femmes Triaton : « Je ne veux pas qu’ils partent parce que tous les groupes sont mes frères. Ils sont de Ménaka, ils veulent la sécurité de Ménaka. S’ils partent, ce sont d’autres hommes qui vont venir qu’on ne connaît même pas. Donc, il vaut mieux qu’ils restent. »

Un point de vue que ne partage pas Abdoul Wahab Ag Ahmed Mohamed, président du Conseil de transition de Ménaka : « Moi, je souhaite que tous les mouvements armés soient hors de la ville de Ménaka. Il y a vraiment des tensions à cause de ces mouvements armés. Tant qu’il n’y a pas une réunion pour essayer de trouver carrément une solution à ces problèmes, c’est vraiment très dangereux pour la population. »

Une délégation de hauts représentants de la CMA de Kidal devrait se rendre à Ménaka, dans les jours à venir, pour demander un dialogue.

Source: RFI

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