Les relations entre l’armée et la population dans les zones de conflit : Les députés du parti SADI dénoncent les « dérives » au sein de l’armée

Les députés du parti SADI (Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance) ont organisé, le mardi 14 janvier 2020, une conférence de presse sur la situation actuelle de l’armée et les relations entre l’armée et les populations vivant dans les zones de conflit. Objectif : « attirer l’attention du peuple malien sur la politique impérialiste française, la situation des militaires radiés et les dérives entre l’armée et les populations dans les zones de conflit ». La conférence était animée principalement par le président du parti SADI, Dr. Oumar Mariko qui était entouré des députés de son parti

Selon le conférencier, Dr. Oumar Mariko, il y a certaines dérives au sein de l’armée et également des dérives dans les relations entre l’armée et les populations dans les zones de conflit qui doivent être corrigées pour que le pays puisse se sentir mieux. Pour lui, la  situation actuelle des militaires est déplorable et préoccupante. Parlant d’effectif, le conférencier Oumar Mariko n’a pas manqué de rappeler qu’il y a un problème d’effectif au sein de l’armée malienne avant d’aborder le problème de radiation des centaines de militaires toujours abandonnés à leurs sorts. « Nous avons un problème d’effectif, alors je ne comprends pas le fait de renvoyer des gens pour des fautes qu’ils n’ont pas commises parce que tout simplement le chef de la hiérarchie militaire a toujours raison. » a-t-il dit. Par ailleurs, il a dénoncé que les 700 hommes qui devraient être dans un front ont été remplacés par 288 hommes pour occuper ce poste mais les primes prévus pour les 700 hommes coulent toujours. « Nous avons assisté à beaucoup de situations au sein de l’armée à savoir : la qualité et la quantité de munitions posent problème, la quantité de véhicules de transport et même l’accès à l’eau posent problème dont on se pose la question à savoir : Où se trouve le génie militaire ?   Je suis témoin que les citernes militaires ont été transportées à Faladjè dans la cours de Alpha Gamby pour être vidées et vendues à la station Niantao.  Nous avons des enfants très braves mais il est nécessaire qu’ils soient dans des conditions requises pour le faire. Alors nous savons que le peuple leur a donné le maximum pour qu’ils soient performants. »,  a-t-il déclaré. Pour lui, il est impensable après avoir mobilisé autant d’argents dont plus de 130 milliards votés par l’Assemblée Nationale pour l’armée que l’on puisse constater  un tel comportement de la hiérarchie militaire vis-à-vis des hommes de rang et des hommes de terrain. « Ils disent que c’est le terrain qui commande mais nous avons vu des officiers qui ont refusé d’aller sur le terrain pour occuper leur poste. Le comportement des soldats vis-à-vis des populations doit être revu et il faut éviter de cultiver un sentiment de peur et de soupçon qui font que parfois des populations innocentes sont prises en partie par les militaires pour des raisons qu’on ne veut pas la comprendre. Exemple : un militaire blessé de guerre et évacué à l’hôpital de Kati a été purement et simplement radié et aucune hiérarchie n’a été attentive à son sort. », expliqua-t-il.

Dans le cadre d’une guerre populaire, dira-t-il, les populations sont extrêmement utiles pour l’armée en termes d’information : « Il faut éviter de renforcer les rangs de l’ennemi en s’attaquant aux populations civiles. La rébellion se nourrit de l’armée régulière par l’abandon des armes, le comportement de l’armée vis-à-vis des populations qui sont les vraies sources d’information pour l’armée. Aujourd’hui, je pose le problème de l’armée en toute responsabilité pour que l’on corrige le problème puisse qu’il est grave et gravissime. L’armée est instrumentalisée pour sévir contre les populations. »  

Moussa Dagnoko 

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