RECRUTEMENT DES ENSEIGNANTS VOLONTAIRE, Boubou sous la double foudre

Ni plus ni moins, c’est une double foudre que s’attire le Premier ministre Boubou Cissé dans son obsession de recruter des enseignants volontaires pour remplacer ceux grévistes.

Depuis quelques semaines, les syndicats signataires du 15 octobre 2016 sont à couteaux tirés avec le Chef de Gouvernement au sujet de l’article 39 du nouveau statut des enseignants, qui devrait en principe entrer en application cette année. Ce qui, de facto, a contraint les syndicats du secteur à opter pour la grève.

Coup de théâtre, le PM Dr Boubou Cissé  menace de les remplacer s’ils ne regagnent pas les classes. Une menace mise en exécution par le lancement du recrutement d’au moins 15300 enseignants volontaires pour un contrat de six mois. Un acte qui a attisé le feu, d’autant plus que les enseignants ont réaffirmé leur détermination à  aller jusqu’au bout, proférant qu’après ces six mois de volontariat des futurs volontaires, un autre préavis de grève sera déposé pour exiger leur intégration dans la fonction publique des collectivités.

Comme corollaire de cette imprudence du PM, les syndicats menacent de rompre avec le système d’un enseignants pour deux classes ou des effectifs de 100 à 180 élèves, puisque le gouvernement a les moyens, au regard de ces nouveaux investissements annoncés, ceux de construire de nouvelles classes et de recruter davantage d’enseignants pour combler les vides dans les classes à doubles vacations, à doubles divisions et aux effectifs pléthoriques.

Le plan B de Boubou Cissé crée beaucoup plus de problèmes à l’état qu’il n’en résout car après les 6 mois, l’Etat sera contraint de recruter les 15.300 nouveaux fonctionnaires dans l’enseignement et construire des milliers de classes sur tout le territoire national.

L’incidence financière, à en croire à certains spécialiste, s’élèverait à 500 milliards FCFA pour construire ses classes et prendre en charge les équipements et les salaires des enseignants. D’autant plus, les volontaires étant par définition des bénévoles, en CDD, et que leur rétribution ne devra pas excéder le SMIG du Mali, 40.000 F, il faudra 612.000.000 F CFA/mois pour les 15 300 volontaires feront, soit 3.672.000.000 pour la durée.

Somme toute, le Premier ministre s’attire non seulement une double foudre, celle de céder aux injonctions des syndicats et de maintenir les volontaires dans leur droit après les 6 mois, Dr Boubou Cissé crée davantage d’ennuis au pouvoir d’IBK qui n’en a pas besoin aujourd’hui.

Oumar DIOP

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