Le tribunal de la Commune VI vient d’inculper pour blanchiment d’argent et de capitaux des cadres (de la douane, un préfet, un ex-PDG, un grand commerçant, un élu). Ils sont tous accusés par la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif).
Le Pôle judiciaire spécialisé dans la lutte contre le terrorisme et les trafics transfrontières du tribunal de la Commune VI a inculpé et mis sous contrôle judiciaire plusieurs cadres et de grandes personnalités de la République. Ils sont accusés de blanchiment d’argent et de capitaux. Les mis en cause sont de cadres du service de l’assiette (douane), un cadre du commandement (préfet), un ex-PDG d’une grande entreprise de la place, un grand commerçant, un élu. Ils sont tous poursuivis pour blanchiment d’argent.
Les montants des mouvements d’argents qui sont à l’origine de ces inculpations donnent du tournis. L’ex-PDG, qui a fait valoir ses droits à la retraite depuis plusieurs années, est épinglé pour plusieurs milliards de nos francs. Pour l’élu en question lui et sa douce moitié n’ont trouvé mieux que d’ouvrir un compte en banque au nom de leur enfant âgé d’environ 4 ans. Le compte est alimenté à hauteur de 700 millions de F CFA.
Par ailleurs, les cadres de l’administration qui n’ont que leurs simples salaires de fonctionnaires font des mouvements de dizaines voire des centaines de millions de F CFA sur leurs comptes ou à travers certaines transactions financières. C’est ainsi qu’il a été retrouvé 700 millions de F CFA sur des cadres dont nous taisons volontairement les noms comme ceux des autres suspects pour ne pas empiéter sur le cours de la justice. Le seul préfet qui est concerné dispose dans son compte Orange Money, de plus de 100 millions de F CFA. Le même montant a été découvert sur le commerçant qui est dans le lot lors d’une transaction douteuse. Le commerçant en question, on se rappelle s’est fait une place au soleil aux premières années de l’avènement de la démocratie dans notre pays et a beaucoup investi dans l’immobilier. A l’époque, il était identifié sous l’étiquète du parti au pouvoir à l’époque (l’Adéma).
La Centif présente dans tous les pays de la Cédéao et de l’Uémoa est membre du Giaba. Elle a pour vocation le traitement des informations financières en vue de lutter contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.
C’est cette instance qui travaille en étroite collaboration avec des établissements financiers (banques, sociétés de transfert d’argent, sociétés immobilières, entre autres. Les résultats de ses enquêtes permettent à la justice de faire son travail.
Abdrahamane Dicko
Source: Mali Tribune