Dans la région de Kayes, toutes les écoles privées ont été contraintes par les membres de l’Association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM) de fermer les portes, le lundi 24 février.
Contacté par nos soins, l’adjoint au coordinateur de l’AEEM, Yiriba Koumaré, Secrétaire général de l’IFM de la région, a confié que cette sortie des élèves est due à la fermeture des écoles publiques en raison de la grève des enseignants et la non-satisfaction de certaines doléances de l’AEEM par les autorités régionales.
Le lundi 24 février 2020, toutes les écoles privées ont été fermées dans la région de Kayes. Suivant les instructions de l’AEEM, les écoles privées n’ouvriront leurs portes qu’à partir du lundi prochain. Selon Yiriba Koumaré, adjoint au coordinateur de l’AEEM, tous les enfants du Mali ont droit à l’éducation et à l’instruction. Il trouve injuste et anticonstitutionnel de fermer les écoles publiques pendant que les élèves des écoles privées continuent de suivre les cours.
« Tous les enfants du Mali ont le droit d’aller à l’école comme prévu dans la constitution. Il ne doit pas y avoir de discrimination entre les enfants du pays, ils sont tous égaux en droit et en devoir », a-t-il dit, clarifiant que même si les revendications de l’AEEM sont satisfaites par les autorités régionales, « nous continuerons à faire sortir les élèves du privé tant que ceux du public ne regagnent pas les classes ». Ce qui l’amène à prédire que d’autres sorties suivront les 144 heures de grève décrétées dans toutes les écoles privées de la cité des rails.
« Nous avons fait sortir les enfants, parce que le gouvernement n’arrive pas à trouver de solution à la grève des enseignants du public. Certes, dans l’AEEM, il y a toujours des ordres hiérarchiques à respecter, mais nous constatons qu’au niveau de Bamako, nos militants semblent avoir un problème pour réagir par rapport à ce problème entre enseignants et gouvernement. Même s’ils ont entamé certaines démarches en la matière, nous avons préféré les devancer par cette sortie des élèves du privé », a expliqué l’adjoint au coordinateur de l’AEEM de Kayes. Au-delà de la situation des enseignants grévistes, M. Koumaré tient à souligner que la deuxième raison de cette sortie est la non-satisfaction de certaines doléances de l’AEEM par les autorités régionales.
« Parmi nos doléances, figure le problème de bourse de nos camarades du Centre de Formation Agropastoral de la ville. Ceux-ci n’ont pas reçu leur bourse. Nous avons déposé un cahier de doléances depuis l’année dernière sur la table des autorités qui n’arrivent toujours pas à honorer leurs engagements. Par ledit cahier, a ajouté Yiriba Koumaré, l’AEEM réclame la réhabilitation des salles de classe de l’Institut de Formation des Maitres de Kayes (IFM), la sécurité du lieu qui n’a aucun gardien de nos jours, la satisfaction des griefs relatifs aux établissements qui sont sous la charge du Conseil régional… ».
Mamadou Diarra