Rapport du Comité d’audit du fichier électoral : 7.663.464 électeurs répartis entre 12.469 centres et 22.147 bureaux de vote recensés pour les législatives

Le siège de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) a servi de cadre, le vendredi 28 février 2020, à la tenue d’un point de presse. Objectif : présenter la synthèse du rapport du Comité d’audit du fichier électoral 2020. C’était sous la tutelle du Président de la CENI, Amadou Ba, en compagnie du Président du Comité d’audit, M. Massa Sogoba, et Karine Sahli-Majira, Experte et présentatrice du rapport.

Pour les législatives de mars et avril 2020, le comité d’audit du fichier électoral a été créé sur décision N°001/CENI-2020-P par la CENI. Sa mission consiste à analyser les opérations de révision des listes électorales ; la validation des électeurs potentiels : les opérations de radiation, de transfert, ainsi que la création des centres et bureaux de vote ; l’affectation des électeurs aux bureaux. Le comité analyse la base de données du fichier électoral dans ses dimensions juridiques, administratives, techniques, démographiques, géographiques et sécuritaires…

Selon l’Experte Karine, présentatrice du rapport, ce rapport fait suite à la réunion du comité d’audit du 19 au 25 février 2020. Pour les législatives, argue l’experte, le comité a procédé aux analyses d’ordre juridique, démographique, géographique, informatique et sécuritaire du fichier électoral 2020.

De même, le comité informe avoir procédé à l’inventaire du cadre normatif régulant les processus d’inscription et de révision des listes électorales avant de vérifier la cohérence dudit cadre normatif avec les principes et standards internationaux contenus dans les conventions ratifiées et appliquées au Mali. « Le comité a analysé la base de données du fichier électoral de 2020, voire le mode de mise à jour du fichier à partir de 2018. Il a rapproché les données démographiques de celles du recensement général de la population et de l’habitat de 2019. Des enquêtes ont été exécutées sur la base de données du fichier électoral. L’essentiel des travaux du comité a été consacré à l’analyse du fichier », confie Karine, annonçant que la méthode de travail visait à interroger les administrateurs techniques de la DGE, à mener des investigations sur de possibles cas d’anomalies dans le fichier…

Aux dires de l’Experte, des recherches portant sur le respect de certains principes ont été faites par les membres du comité d’audit au sujet du cadre normatif en vigueur au Mali. Il s’agit du principe de la reconnaissance du droit de voter et celui d’exercer le vote ; le principe de l’unicité de l’électeur sur le fichier électoral ; l’effectivité de l’inscription unique des électeurs potentiels sur les listes ; le principe d’inclusion et de non-discrimination, ainsi que la possibilité des voies de recours et les modalités de leur exercice.

À lire le rapport, des enquêtes ont été effectuées à propos des électeurs dont les noms contiennent des chaines de caractères peu usuelles. Ainsi, « 1.486 inscrits sur le fichier électoral ont un nom contenant une chaine de « XX », soit 0,02% de l’ensemble du fichier. Dix électeurs ont pour nom le caractère «-». 839 inscrits contiennent la chaine « AA » à l’intérieur de leur nom, laissant penser à des erreurs de saisie.

Les électeurs qui ont un nom de père comprenant la chaine « xx », sont au nombre de15.730. De façon générale, pour 21.817 inscrits, soit 0,3% du fichier électoral, les noms de l’un ou de l’autre de leurs parents sont absents ou comportent une chaine de AA. 32% de ces cas concernent des personnes inscrites dans la région de Kayes. 21% pour Koulikoro, 12% pour Gao et 10% pour Tombouctou », lit-on dans le rapport.

Dans cet audit, seule la population électorale malienne résidant au Mali a été étudiée par le fait que la loi électorale ne prévoit pas la participation des Maliens établis à l’étranger pour ce scrutin.

En effet, l’évaluation du fichier électoral de 2018 à 2020 a, entre autres, concerné : l’inscription des nouveaux majeurs ; des omis, et des non-inscrits ; la radiation des décédés ; et les transferts d’électeurs par changement de VFQ (village/fraction/quartier) de résidence.

Selon les données du comité, la population électorale du Mali a augmenté de 1,5% au cours des deux dernières années. Ainsi, pour la tenue des élections législatives de 2020, le comité précise qu’au total, 7.663.464 électeurs répartis entre 12.469 centres et 22.147 bureaux de vote ont été listés pour l’ensemble du pays.

Mamadou Diarra

Source : Le Pays

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