SORTIE DE CRISE POUR L’ÉCOLE MALIENNE : LE SNEC MONTRE LA VOIE À SUIVRE !

A la faveur d’une conférence de presse, le week-end dernier, les responsables du syndicat National de l’Eduction et de la Culture (SNEC), précédemment membre de la synergie des syndicats signataires  du 15 octobre 2016, ont décidé en accord avec leurs militants de regagner les classes à partir d’hier, lundi 02 mars.  Cette décision courageuse, perçue par certains, comme une grande marque de patriotisme et un début de sortie de la crise scolaire. Cela a déjà produit ses premiers fruits. Au niveau de certains établissements scolaires sillonnés à Bamako, le constat n’est pas désespérant : des élèves et des enseignants ont bien repris les cours, mais avec beaucoup de timidité.


«  Nous ne voulons pas savoir entre le gouvernement et les enseignants qui a raison. Tout ce que nous voulons c’est la reprise des cours. Aujourd’hui, je suis très heureux d’accompagner mon enfant à l’école ». Ces propos sont de Chiaka Diarra, parent d’élève, rencontré à la devanture de  l’école franco-arabe,  sise à N’Tomikorobougou.  Cet établissement compte en son sein quatre directions, dont deux pour le 1er cycle et deux autres pour le second cycle.  Au  niveau du 1er second cycle toutes les classes étaient ouvertes, de la 7ème année à la 9ème année.

Rencontré, le directeur, Youssouf Traoré, a indiqué, qu’il est temps que la synergie mette de l’eau dans son vin.

Au niveau du 1er cycle de l’école communautaire de Sébénicoro, l’appel à la reprise des cours par le SNEC a été observé par ses militants, cela même si l’affluence était un peu faible.

Faut-il signaler que le 1er cycle de l’école communautaire de Sébénicoro,  comprend cinq directions. Une fois après avoir franchi le seuil de l’établissement, il était bien possible de voir, dans la matinée du lundi, des classes   bondées d’élèves avec leurs professeurs, membres du SNEC qui dispensaient des cours.

« Quand tu entreprends une action, il arrive un moment où il faut s’arrêter voir ce que j’ai, ce qui me reste à faire » affirma M. Yéiya Sory Kéita, directeur du 1er cycle sebe, membre du SNEC.

Pour ce directeur d’école, dans la crise scolaire,  les  enfants sont victimes.  Pour preuve, argument-il, les  enfants, censés être l’avenir de ce pays, passent actuellement  toute la journée à recycler les bouteilles de boissons, à faire des chasses aux margouillats. Pour lui, cette situation interpelle et est anormale.

Aux dires du directeur Keïta, ceux-là, qui pensent que la décision du SNEC, annoncée par son  Ségal Djiteye, est unilatérale et pas partagée par la base, sont dans une très grande illusion. « Ceux  qui pensent que Djiteye a décidé seul, cela est  faux.  Djiteye n’a pas décidé seul » a-t-il mentionné.

Interviewée dans sa classe, Mme Djénèbou Koné, enseignante du 1er cycle à Sébé F, membre du SNEC, soucieuse de l’avenir des enfants maliens, dira que, la reprise des classes est nécessaire et justifiable.  « C’est l’avenir des enfants qui me pousse à suivre ce mot d’ordre là. L’avenir des enfants repose sur nous. Nous on doit songer à l’avenir des enfants. Vraiment je suis très contente de reprendre les cours » a déclaré la maitresse Koné, avec une mine joyeuse.

S’adressant à ses collègues de la synergie, qui se cramponnent sur l’application immédiate et intégrale de l’article 39, elle  déclara : « on ne peut pas tout avoir sur le champ ».

Des absences constatées

Au niveau du second cycle du même groupe scolaire, le constat était tout autre, seul un enseignant membre  du SNEC s’est présenté et à dispensé son cours.  «  Tous les élèves sont présents mais nous avons constaté l’absence de certains professeurs. Parmi ceux qui ont levé leur mot d’ordre de grève, il n’y a eu qu’un seul élément qui est venu du nom de Mari Doumbia »  a déclaré Mahamane Ouédrago, directeur du second cycle sébé 4.

Par contre,  au niveau de l’école fondamentale de Baco Djicoroni 2ème cycle  à 10 heures, les classes sont restées fermées, on pouvait remarquer l’absence totale des élèves et des enseignants. Seulement les Directeurs des cinq écoles que compose le groupe étaient présents sur les lieux.

Interrogé, le coordinateur des Directeurs Tian Traoré, a souligné que  les élèves ne sont pas venus.  M. Traoré a aussi  soutenu qu’il n’y a que  deux militants du SNEC  au sein du groupe.  « Le SNEC n’existe que de nom, sans grand nombre de militants dans le corps de l’enseignement, seul le syndicat des collectivités a un grand nombre de militants » a-t-il fait savoir.

Au Groupe scolaire Korobougou ‘’B’’, c’est cette atmosphère de morosité qui a été également constatée. A l’exception de Baco Djicoroni, toutes les classes étaient fermées.

Au niveau, de la commune I, il est très difficile de soutenir que la reprise des cours a été un  franc succès.  A l’école communautaire de Nafadji,  six enseignants du premier cycle sont  membres du SNEC. Ce matin à 7h00,  ces six enseignants étaient  présents dans la cour d’école  pour dispenser  les cours.

Mais, ils ne parviendront pas à dispenser de cours car les élèves n’étaient pas au rendez-vous.  Cette situation pour un de ces enseignants, peut être expliquée par un manque de communication. Mais, dit-il, la situation pourrait être arrangée dans les prochains jours.

Du côté de Doumanzana seul le coordinateur d’école est militant du SNEC. Selon le directeur de cette école,  Yacouba Traoré, cet enseignant qui était prêt à dispenser les cours a été empêché, suite à la maladie de son enfant.

Certes la grève est un moyen de revendication important, mais tous les observateurs du front social malien sont unanimes que les syndicats signataires du 15 octobre ont trop poussé sur le bouchon. Il y’a donc lieu de saluer la maturité d’esprit du SNEC, qui vient de montrer la voie à suivre aux 7 autres syndicats des enseignants membres de la synergie.

La Rédaction

Source : Le Sursaut

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