Dans le cadre du préavis de grève de 480 heures, soit 20 jours avec rétention des notes du Collectif des enseignants du Mali allant du lundi 17 au vendredi 21 février 2020, du lundi 24 au vendredi 28 février 2020, du lundi 02 au vendredi 06 mars et du lundi 09 au vendredi 13 mars 2020 inclus, le ministre du Dialogue social, du travail et de la fonction publique a convoqué, hier lundi, les acteurs à une réunion au ministère de l’Éducation nationale. La rencontre s’est soldé par un échec, les enseignants ont appelé à marcher ce 11 mars 2020, à Bamako et à l’intérieur du pays.
l’issue de quelques heures d’échanges, les parties se sont séparées sans aucun compromis autour de l’unique point de revendication du Collectif des syndicats enseignants signataires du 15 octobre 2016.
La rencontre de la commission de conciliation mis en place par le ministre pour gérer le mot d’ordre de grève des enseignants s’est soldée par un flop.
Selon des sources de la synergie des enseignants, le gouvernement dit que l’application de l’article 39 est impossible, mais appelle les enseignants au patriotisme. Pour ces derniers, cet appel est une insulte ‘’dans la mesure où des milliards sont en train d’être dilapidés dans les législatives sans lendemain’’.
Les syndicats d’enseignants conditionnent toute reprise des cours dans tous les établissements (Publics) sur toute l’étendue du territoire national est conditionnée à l’application stricte et correcte de l’article 39 de la loi N°2018-007 Du 16 JAN 2018 : Toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du statut général s’applique de plein droit au personnel enseignant de l’enseignement secondaire, de l’enseignement fondamental et l’éducation préscolaire et spéciale».
C’est dans ce cadre que les syndicats de l’éducation signataires du 15 Octobre 2016 a informé ses militantes et militants ‘’qu’ils ont décidé d’organiser une marche nationale pacifique, le Mercredi 11 Mars 2020 sur toute l’étendue du territoire national. Ils invitent les militantes et militants à une mobilisation générale autour de cette activité afin de la réussir une participation massive dans toutes les localités. Ils invitent également les responsables syndicaux au niveau régional et local à prendre toutes les dispositions nécessaires à la réussite de cette marche hautement capitale.
Bien que disposés au dialogue, les syndicats de l’éducation signataires du 15 Octobre 2016 entendent poursuivre avec toutes les actions légales (grèves, marches, assemblées générales, meetings,…) pour faire appliquer la loi dans un pays démocratique (l’article 39 de la loi N°2018-007 Du 16 JAN 2018).
En effet, les enseignants grévistes réclament au gouvernement les 20% alloués à la grille des fonctionnaires relevant du statut général, un accord signé en 2019 entre le gouvernement du Mali et l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) ainsi que le Conseil national du patronat du Mali (CNPM).
Le gouvernement propose aux grévistes de se référer l’application accordée à l’UNTM par rapport à l’article 39.
Selon le conseiller technique du ministère du Dialogue Social et de la Fonction Publique, Mamadou Konaté, le gouvernement n’a jamais fermé la porte des négociations. Depuis 2019, a-t-il noté, une commission a été mise en place pour négocier avec la Synergie des enseignants pour satisfaire les doléances dans la mesure du possible de l’État. De ce fait, la partie gouvernementale a fait plusieurs propositions aux enseignants prenant en compte la crise sécuritaire et surtout le déficit financier.
« Le 29 novembre 2019 a eu lieu la première rencontre de la commission, cela trouvait déjà que les syndicats des enseignants avaient déposé un préavis de grève. Il y a eu des pourparlers », a rappelé M. Konaté. Pour le moment, le gouvernement a fait quatre propositions aux enseignants que ces derniers rejettent : « nous avons fait quatre propositions : la première était d’amener la grille à 1100 en janvier 2021 ; 2e proposition est 1200 à partir de janvier 2021, 3e proposition est 1100 au 1er janvier 2021 et 1200. Quant à la 4e proposition, elle est de 1100 au 1er janvier et 1200 au 1er janvier 2021 ».
Selon Mamadou Konaté pour des raisons de manque de moyen, le gouvernement, qui reconnait la légitimité de l’article 39, demande de l’appliquer à la modalité de l’UNTM qui devrait commencer à partir de 2020. Cependant, aux dires de Konaté, les grévistes exigent la satisfaction immédiate et surtout la prise en compte des arriérés.
Par Sidi DAO
Source : INFO-MATIN