Le ministre en charge de la Sécurité à Mopti : Les opérations électorales sous bonne garde

Le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le général de division Salif Traoré, était lundi dernier à Mopti où il a échangé avec les autorités administratives, les acteurs politiques et de la société civile sur la sécurisation des futures élections législatives.

Il était accompagné des directeurs généraux de la police, de la gendarmerie, et du chef d’état-major adjoint de la garde nationale et de la Protection civile.

À cette occasion, le gouverneur de la région, le général Abdoulaye Cissé a fait le point des préparatifs au plan sécuritaire et technique de l’élection des députés le 29 mars 2020. Il a indiqué que tous les actes administratifs relatifs à la création des cadres de concertation, des bureaux de vote, des commissions et sous-commissions d’organisation du processus électoral, de distribution des cartes d’électeur et la fixation des emplacements spéciaux d’affiches ont été pris dans les délais conformément au chronogramme.

La région compte 3.272 bureaux de vote pour 1.033.198 électeurs. Sur les 78 déclarations de candidatures, 75 listes ont été validées par la Cour constitutionnelle et 3 invalidées, a indiqué le chef de l’exécutif régional, précisant que les cartes d’électeur des Cercles de Bandiagara, Bankass, Koro, Mopti, Douentza et Djenné ont été réceptionnées et la distribution a démarré le 7 mars dernier. Pour celles de Youwarou et Ténenkou, elles seront acheminées par la Minusma, a-t-il assuré.

Par ailleurs, le général Abdoulaye Cissé a souligné que la convocation du collège électoral est intervenue dans un contexte sécuritaire marqué dans la Région de Mopti par la recrudescence de l’insécurité, alimentée par deux facteurs : la présence des groupes armés terroristes et les tensions intercommunautaires entretenues par ces groupes.

Selon lui, cette insécurité se manifeste par des attaques des postes de sécurité militaires, des villages et des hameaux, la pose d’engins explosifs improvisés, les restrictions des libertés publiques et individuelles, notamment la liberté de circulation et la destruction d’infrastructures sociaux de base. Cette situation a gagné en intensité après le retrait des postes de sécurité militaires de certaines localités stratégiques comme Dioungani, Diankabou, Yoro, Dialloubé, Sendégué, Ouo, Toguéré-Coumbé, Baye, Diallassagou et Sokoura.

Pour le gouverneur, tous ces faits constituent des défis à relever pour un bon déroulement et la réussite des élections. Pour ce faire, il dira que l’administration et les services de sécurité de la région ont élaboré un cadre d’ordre sécuritaire dont l’exécution commence par l’acheminement et la distribution des cartes d’électeur, l’établissement de la liste des centres de vote, la détermination des circonscriptions et localités à tenir et à renforcer.

Le gouverneur a aussi mis l’accent sur le cas des circonscriptions délaissées depuis 3 ans à cause de l’insécurité. Il s’agit des arrondissements de Ouro Modi, Soye, Sossobé et les communes où la présidentielle de 2018 n’a pas pu se tenir (Togué Mourary, Cercle de Djenné : Soye, Ouro Modi, Koubaye, Salsalbé Cercle de Mopti et Togoro-Kotya Cercle de Ténenkou). À ceux-ci s’ajoutent les localités ou des incidents se sont produits lors des élections antérieures. Il s’agit de Kéréna, Lowel-Guéou, Fatoma et Pignari-Bana.

S’exprimant à son tour, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile a salué la grande mobilisation des acteurs de la région autour de cette question majeure de la vie de notre pays. «Nous sommes là aujourd’hui pour vous rassurer davantage que l’État et les partenaires mettront tout en œuvre pour assurer la sécurité des populations avant, pendant et après les élections», a indiqué le général Salif Traoré, avant de mettre en évidence que l’objectif stratégique politique à court terme est l’élection et à long terme de maintenir et renforcer les acquis du déploiement des forces qui se fera avec une bonne intelligence.

Le ministre Traoré a exhorté la société civile, les acteurs politiques à s’engager dans la dynamique de la complémentarité pour faire vivre la démocratie en renforçant la résilience qui «nous a permis de relever le défi de la présidentielle de 2018».

MENACES- Les préoccupations soulevées par les participants ont porté sur la sécurisation des mouvements des candidats et des électeurs qui sont loin de leurs centres de vote au regard des menaces déjà proférées par les terroristes.

En réponse, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile a répété que toutes les dispositions seront prises pour sécuriser les électeurs et les candidats. «Cependant, il faudrait que les gens comprennent que les FAMa ne peuvent être dans tous les villages et tous les hameaux, devant chaque maison, cela n’est pas synonyme de laisser la place à qui que ce soit pour faire le travail de l’État à sa place », a-t-il martelé. Il a invité les populations à ne négliger aucune information. «Le partage à temps avec le cadre de sécurisation de toutes les menaces potentielles permettra aux FAMa de jouer avec l’effectif disponible pour endiguer le mal », a fait savoir le général Traoré.

La délégation ministérielle a également rencontré les forces de sécurité de Mopti et les responsables de la Minusma pour faire le point de la mise en œuvre du cadre d’ordre initié avec les premières opérations portant sur la sécurisation du démarrage de la campagne, de l’acheminement et la distribution des cartes d’électeur en vue de corriger les insuffisances constatées.

Dans l’après-midi, le ministre s’est rendu au village de Parou dans le Cercle de Bandiagara pour voir le pont détruit par les terroristes le 2 décembre 2019. La délégation s’est aussi rendue dans le village de Kéma attaqué par les terroristes très tôt lundi matin. Une personne a été tuée dans cette attaque et le village totalement détruit. Le ministre en charge de la Sécurité a présenté les condoléances des plus hautes autorités à la population endeuillée.

Dramane

COULIBALY

Amap-Mopti

Source : l’Essor

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