Au cours d’un entretien, le président du Congrès national d’initiative démocratique – Faso yiriwa ton (Cnid-Fyt), Me Mountaga Tall s’est penché sur plusieurs questions brulantes de la nation avec en toile de fond la crise sécuritaire qui secoue notre pays, la crise scolaire, les questions de gouvernance…
A l’entame de ses propos, il dira qu’il a peur pour le Mali parce que, selon lui, il existe une réelle incapacité à endiguer l’insécurité pour de nombreuses raisons. « Je ne tomberais jamais dans la démagogie en disant que si c’était moi j’allais arrêter tout cela un tour de magie. Ce ne serait pas fait, mais ce que je reproche c’est que ce sont la corruption et la mauvaise gouvernance qui aggravent cette situation », a-t-il déclaré.
A le croire, il est incompréhensible qu’en période de guerre que les fonds alloués à l’équipement des forces de sécurité soient détournés au vu et au su de tout le monde. « Regardez l’histoire des chaussettes, des avions cloués au sol, des avions commandés jamais livrés et on tombe dans des scandales des véhicules blindés. Cela touche le moral des hommes, cela blesse l’honneur des Maliens », a-t-il déploré.
Dans son réquisitoire, il a évoqué la problématique de la gestion des hommes où chaque matin nous avons un nouveau ministre de la Défense, un nouveau Chef d’état-major des Armées. Et de se réjouir du fait que l’actuel ministre, le Général Ibrahim Dahirou Dembélé soit un homme de terrain parce qu’il fait ce qui n’est pas la responsabilité et le rôle d’un ministre. « Il n’appartient pas à un ministre de mettre l’uniforme et d’aller sur le terrain, mais il le fait. Il y’a aussi la gestion politique désastreuse. Tous les matins des actes sont posés ou des actes à poser ne sont pas posés. Ce qui transforme aujourd’hui le conflit en conflit intercommunautaire. Nous n’avions jamais connu ces genres de situations et on nous y conduit aujourd’hui. Voilà pourquoi je dis que j’ai peur », a-t-il laissé entendre.
S’agissant de la crise scolaire, le président du CNID-FYT a noté qu’il a toujours dit depuis plus d’une vingtaine d’années que l’école est la première des priorités et l’investissement dans le savoir est le meilleur des investissements. Et d’ajouter que ne pas investir dans l’école conduit notre pays dans un trou sans fond, c’est malheureusement notre cas aujourd’hui. « J’ai beaucoup de peine à comprendre la démarche du gouvernement qui dit aux enseignants oui vous avez raison, mais je refuse de vous entendre. Je ne dis pas que le gouvernement a les moyens de satisfaire toutes les demandes, mais que disent les syndicats ? Prouvez au moins que vous êtes de bonne foi. Arrêtez de détourner. Gérer autrement. On ne va pas compromettre l’avenir des milliers d’enfant parce qu’on est dans un Etat boulimique », a déploré Me Tall.
Selon lui, le Mali vit dans une situation extrêmement difficile donc tous les actes doivent tendre vers la résolution de la crise. « Il faut sortir des calculs politiciens et mettre au-dessus de tout l’intérêt national et le Mali. Cela est possible et ceci est notre combat », a conclu l’orateur.
Mama PAGA