L’ail se fait rare sur les marchés en Tunisie et son prix a triplé depuis le début du mois. Selon une croyance populaire, il permettrait de se prémunir du nouveau coronavirus. Alors que le pays a connu le 2 mars son premier cas et compte aujourd’hui moins de dix cas confirmés, les consommateurs se sont rués vers ce condiment aux vertus anti microbiennes.
En dix jours, le kilo d’ail est passé chez ce vendeur du Kram, de 10 à 26 dinars. La peur du virus, qui officiellement affecte moins de dix personnes, a poussé les consommateurs à en manger davantage et à faire des stocks. Au Kram, cité populaire à une douzaine de kilomètres de Tunis, Madame Rijad vient chaque jour en acheter. « C’est le corona. Oui, on le mange comme médicament. »
« Ça marche… »
Les réseaux sociaux et une croyance populaire attribuent à l’ail des vertus thérapeutiques exagérées. Fatma, une grand-mère qui cuisine quotidiennement pour ses deux enfants et ses trois petits-enfants, est venue elle aussi acheter quelques gousses : « Les gens mangent plus d’ail maintenant pour éviter la maladie du Corona. Ça marche. À tous les repas »
Médecin généraliste dans le quartier, le docteur Ounis, n’a jamais prescrit d’ail : « Ça ne fait pas partie des prescriptions, je n’ai aucune idée sur son mécanisme d’action sur les états grippaux. Avant, on demandait aux gens de prendre de la soupe avec des piments, je me rappelle, c’étaient des recettes de grand-mères. »
L’OMS s’en mêle
Des recettes de grand-mère qui n’ont pas convaincu Samia, un flacon de gel hydro alcoolique en main. « Moi, j’ai 25 ans, donc je ne crois pas trop aux histoire des ancêtres, donc je n’ai pas consommé d’ail. Par contre, je me désinfecte les mains toutes les deux minutes. »
Devant l’ampleur du phénomène, l’Organisation Mondiale de la Santé a publié une mise au point affirmant que rien ne prouve que la consommation d’ail protège les gens contre le nouveau coronavirus.
Rfi