Municipales : les Français votent en pleine crise sanitaire

Un bureau de vote à Mulhouse, le 15 mars 2020, pour les municipales.

La France se barricade mais est appelée à faire une exception, ce 15 mars 2020, pour le premier tour des élections municipales. Jusqu’au dernier moment, certains ténors de l’opposition ont appelé au report du scrutin.

Pour la première fois dans l’histoire de la Ve République, les électeurs français sont appelés à voter en pleine crise sanitaire au moment même où l’épidémie de coronavirus s’aggrave. Quelque 47,7 millions d’électeurs, dont 330 000 ressortissants de l’Union européenne, sont appelés aux urnes. « Le premier tour des élections municipales est maintenu comme prévu », a confirmé Édouard Philippe le 14 mars. Le Premier ministre a cité les experts scientifiques qui ont confirmé que le scrutin pouvait se tenir en respectant les consignes de sécurité : distanciation et priorité donnée aux personnes âgées.

Il s’agit d’un vrai paradoxe que d’appeler d’un côté, les Français à se confiner, mais tout en leur demandant de l’autre d’aller voter, qui a suscité l’incompréhension et l’inquiétude de nombreux responsables politiques. Pas moins de six présidents de région – Valérie Pécresse (Ile-de-France), Xavier Bertrand (Hauts-de-France), Gilles Simeoni (Corse), Carole Delga (Occitanie), Renaud Muselier (PACA) et Hervé Morin (Normandie) -, parmi d’autres élus, ont réclamé le report du scrutin. Ils n’ont pas été entendus. L’Élysée met en avant la nécessité de cette « respiration démocratique ».

Le gouvernement a diffusé des messages préconisant de voter de préférence avec un bulletin reçu par courrier, d’émarger avec son propre stylo – bleu ou noir -, et de privilégier les horaires de moindre affluence, entre 9h et 11h et de 13h à 16h. Les bureaux de vote ont donc bien ouvert en Nouvelle-Calédonie pour commencer, et depuis 8h ce matin en France métropolitaine avec cette incertitude sur la présence suffisante d’accesseurs, de présidents des bureaux de vote. Mais surtout cette grande crainte politique d’une abstention massive des électeurs qui pèserait, voire pourrait invalider la légitimité des résultats du scrutin, sans qu’on sache d’ailleurs encore si le second tour des élections sera maintenu la semaine prochaine.

Source : RFI 

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