Le 29 mars prochain, les Maliens sont appelés aux urnes pour élire leurs députés à l’Assemblée. Opposition et majorité sont au front pour solliciter l’électorat parfois ensemble sur les mêmes listes afin de solliciter le suffrage du peuple. Le paradoxe, que se disent-ils alors qu’ils (opposition et majorité) se sont mis à se vilipender durant 5 ans sinon 7 ans comme de vrais ennemis ?
La campagne électorale bat son plein avec des projets séduisants parfois utopiques des hommes politiques. Une occasion de se faire meilleur porte-parole des sans voix à l’Assemblée Nationale ceci, pour 5 années à venir. Le contraste lors de cette élection ce n’est pas l’opposition entre les partis politiques avec des projets de sociétés aussi riches qu’utopiques, mais la surprise de retrouver les acteurs politiques de l’opposition et de la majorité sur les mêmes listes pour défendre un même projet. Normalement, la démarche est à féliciter et encourager dans la mesure où tous concourent au développement de notre cher Mali.
Le paradoxe, c’est que pendant les 5 années écoulées, les mêmes acteurs aujourd’hui complices dans les discours pour solliciter le suffrage des Maliens, étaient il y a seulement quelques mois des ennemis jurés et chacun faisait de son possible pour peindre son adversaire comme le plus méchant diable que la planète terre n’ait jamais connu et qu’il ne fallait prêter aucune valeur humaine.
Et malheureusement, dans ces discours diabolisant les uns et les autres, c’est la population qui est victime et de surcroit laisser pour compte en fin de course. Car ces discours ont beaucoup divisé les populations et ont même fait des victimes pour des raisons d’appartenance politiques.
Voilà qu’un beau matin, l’on retrouve par exemple le RPM et l’URD sur une même liste pour défendre un projet commun au nom des ambitions électorales pour un visa à l’Assemblée nationale. Face à cette démarche, il convient, même si la loi ne l’interdit pas, faire preuve d’éthique politique dans les paroles et les actes. Et si le peuple était la victime face à ce qui se passe aujourd’hui, parce qu’elle n’est pas en fait la finalité du combat politique, mais plutôt un moyen pour parvenir aux objectifs politiciens. De quel peuple nous parlent ces politiques quand il est mis de côté lorsqu’il s’agit des élections législatives !
Certains observateurs sont allés jusqu’à s’interroger pourquoi la même chose ne se fait lors de l’élection présidentielle pour éviter ainsi que les familles ne se divisent, voire occasionner des violences gratuites et à la fin les politiques se retrouvent ensemble pour savourer ?
Au regard de ce qui précède, l’opposition et la majorité sur un même podium dont le peuple est pris en otage pour des desseins politiques, est un fait qui donne à réfléchir. Et aujourd’hui il revient à la population malienne d’en tirer des leçons de ce que visent ces hommes politiques à travers leur discours. Peuple malien, tu es bien averti !
Komi
Source : Le Combat