LÉGISLATIVES PROCHAINES AU MALI : LES GRANDES MANŒUVRES ONT COMMENCÉ MALGRÉ LES INCERTITUDES

Près de 7, 5 millions d’électeurs sont convoqués aux urnes, répartis entre environ 12,5 milliers de centres de vote et plus de 22 mille bureaux de vote. Ce sont des chiffres révélés par le comité d’audit du fichier électoral dans une synthèse de son Rapport, le vendredi 28 février dernier. Cette étape franchie, paradoxe malien, les incertitudes demeurent pourtant et n’ont cependant pas empêché les grandes manœuvres et les dénonciations. Entre d’une part avatars et autres incertitudes, d’autre part conciliabules et certitudes, les préparatifs vont bon train avec les premiers meetings partout ou presque là où c’est possible. Mais les terroristes, l’insécurité ambiante et l’étau du Covid-19 autour du Mali ne risquent- ils pas de compromettre ces élections ?

Le Covid-19, fort heureusement, ne s’y est pas invité même si sa vitesse de propagation ailleurs inquiète plus d’un et peut compromettre le déroulement d’un scrutin partout où il se présente.

On relèvera qu’au nord et au centre du Mali, où l’insécurité est omniprésente, les partis traditionnels et quelques candidats individuels se sont positionnés pour y participer. Ailleurs, même au sein des partis qui ont tiré la sonnette d’alarme sur l’incapacité notoire d’organiser des élections transparentes et crédibles, il y a des résistances et des candidats aux voix dissonantes qui ont souhaité aller aux législatives au grand dam de leurs mentors politiques cloîtrés dans les QG de commandement à Bamako, bien souvent loin des réalités de l’hinterland.

Cet éloignement des réalités locales a d’ailleurs débouché très souvent sur des déchirures manifestes lors du choix des candidats, ce, dans tous les partis politiques qui comptent. D’où également les alliances contre nature dénoncées sans que les pourfendeurs ne comprennent que ce sont des alliances contre les avis des États-majors, correspondant aux réalités locales plus qu’autre chose. Il faut y ajouter que ces alliances contre nature dénoncées ont fini quand même par faire des émules parmi leurs pourfendeurs.

Fait saillant, peu de dirigeants de partis se sont représentés et peu de dignitaires du parti présidentiel ont pris le risque de jauger leur popularité au cours de ce scrutin. Autre particularité, le nombre de jeunes et de femmes en lice qui préfigurent la montée de cette tranche de la société laissée longtemps pour compte et qui veut réaliser le grand chelem du changement qui commence pour eux par les principaux rouages de l’hémicycle : affaires étrangères, défense, développement rural, mines et actions sociales, pourquoi pas, l’appétit venant en mangeant, le poste très envié de questeur …

– Enfin, au cours de ce scrutin, on aura noté la candidature d’un célèbre détenu de la MCA pour  » présomption  » de détournement de plusieurs milliards. Ne seraitce pas un coup d’épée dans l’eau, s’il passait, pour les juges qui l’ont inculpé et un motif d’abandon de la campagne main propre au Mali ?

Ce serait, en effet, un vrai camouflet fait à la justice que le présumé détrousseur des paysans appelés à voter pour lui et qui, en contrepartie de prébendes, acceptent de le soustraire à la justice.

Lui aussi sera accompagné probablement par de  » joyeux larrons » dans l’hémicycle qui ouvre grandes ses portes aux potentiels interpellés du pôle économique et financier (dont les magistrats sont devenus, par défaut, les plus craints après Allah au Mali).

Il reste les cas  » épineux  » de l’honorable Mamadou Hawa Gassama, député URD sortant, grand pourfendeur des tenants du pouvoir  » démissionné  » par la réalité du terrain après vingtquatre ans de mandature et de Karim Keita dit  » Katio  » président de la commission défense, qui est en passe de perdre un pan important de son électorat traditionnel en Commune II, suite à l’appel des Familles Fondatrices de Bamako, une importante force électorale, semble-t-il, qui l’a pris en grippe. Des législatives inédites qui mettent du piment dans la bouche des chroniqueurs. Qu’Allah swt ne permette à personne de le leur enlever. Ameen ! Près de 7, 5 millions d’électeurs sont convoqués aux urnes, répartis entre environ 12,5 milliers de centres de vote et plus de 22 mille bureaux de vote. Ce sont des chiffres révélés par le comité d’audit du fichier électoral dans une synthèse de son Rapport, le vendredi 28 février dernier. Cette étape franchie, paradoxe malien, les incertitudes demeurent pourtant et n’ont cependant pas empêché les grandes manœuvres et les dénonciations. Entre d’une part avatars et autres incertitudes, d’autre part conciliabules et certitudes, les préparatifs vont bon train avec les premiers meetings partout ou presque là où c’est possible. Mais les terroristes, l’insécurité ambiante et l’étau du Covid-19 autour du Mali ne risquent- ils pas de compromettre ces élections ?

Source : l’Indépendant

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