Coronavirus : l’OMS appelle l’Afrique subsaharienne à se préparer au pire après un premier décès

Une députée du Burkina Faso a succombé au Covid-19 dans la nuit de mardi à mercredi. Il s’agit du premier en Afrique subsaharienne. L’OMS appelle le continent africain à « se réveiller » et à « se préparer au pire ».

Le premier décès lié au Covid-19 en Afrique subsaharienne est survenu au Burkina Faso dans la nuit de mardi 17 à mercredi 18 mars. La victime est une députée, deuxième vice-présidente de l’Assemblée nationale, Rose-Marie Compaoré, a précisé son parti, l’Union pour le progrès et le changement (UPC opposition). La patiente de 62 ans était diabétique.

L’Afrique reste encore peu touchée par la pandémie de Covid-19, même si le nombre de cas augmente rapidement. « Le meilleur conseil à donner à l’Afrique est de se préparer au pire et de se préparer dès aujourd’hui », a déclaré le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Éthiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, alors que les pays africains réagissent en ordre dispersé.

Le Burkina Faso, 20 millions d’habitants, comptait, vers 21 h GMT, 27 cas de malades de Covid-19, liée au coronavirus. Embouteillages habituels dans les rues et activité normale : à Ouagadougou, la population est restée calme malgré l’annonce du premier décès. Et contrairement à la Côte d’Ivoire voisine, les magasins alimentaires n’ont pas été pris d’assaut, a constaté un correspondant de l’AFP.

600 contaminations en Afrique

« C’est inquiétant ce qui se passe avec ce virus mais on ne peut pas se barricader comme les pays développés. On manque de tout ici. On vit au jour le jour », a témoigné un vendeur de mobylettes, Boureima Baguian. « On ne peut pas, par exemple, fermer le grand marché. Si jamais ça arrive, ce n’est pas le coronavirus qui va nous tuer mais c’est la misère et la faim », a-t-il expliqué.

La télévision nationale burkinabè diffuse régulièrement, dans les différentes langues du pays, des messages de prévention. Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes se plaignaient des mesures décidées samedi par les autorités : fermeture des établissements scolaires et suspension des manifestations et des rassemblements publics et privés.

Le nombre total de cas de contamination au coronavirus s’élevait mercredi à plus de 600 dans toute l’Afrique, dont 16 décès (6 en Égypte, 6 en Algérie, 2 au Maroc, 1 au Soudan et désormais 1 au Burkina), selon le dernier bilan de l’AFP établi mercredi à 18 h 30 GMT. Les pays d’Afrique du Nord sont les plus touchés et l’Égypte est celui qui recense le plus de cas (près de 200).

Le Nigeria se protège

En Afrique subsaharienne, l’Afrique du Sud (56 millions d’habitants), principale puissance économique avec le Nigeria, compte le plus grand nombre de cas (près de 120). Dans les transports en commun de ce pays – comme dans de nombreux autres d’Afrique -, bus, minibus et taxis collectifs, il s’avère impossible de respecter les consignes de sécurité (distance d’un mètre entre les personnes).

Dans le port du Cap (sud-ouest), plus de 1 700 personnes sont bloquées depuis dimanche sur un bateau de croisière. Les six passagers suspectés d’être porteurs du virus ont finalement été testés négatifs et tous les passagers devraient pouvoir débarquer rapidement. Aucun bateau de croisière ne pourra plus accoster dans les ports du pays jusqu’à nouvel ordre.

Pays le plus peuplé d’Afrique avec 200 millions d’habitants, le Nigeria a suspendu mercredi l’entrée sur son territoire aux voyageurs arrivant de 13 pays à risque dont les États-Unis, la Chine et plusieurs pays européens. En outre, le gouvernement « suspend temporairement tous les visas délivrés aux ressortissants de ces pays », tandis que « les Nigérians arrivant de ces pays seront soumis à un isolement surveillé pendant 14 jours ».

La première économie d’Afrique, très dépendante des exportations de pétrole, a par ailleurs annoncé sa décision de procéder à une coupe importante de son budget 2020 pour faire face aux conséquences négatives de la pandémie.

Source : France 24

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