DONI BE TA » : OU L’ENTREPRENEURIAT À LA SAUCE MALIENNE

Ils sont jeunes et viennent d’un peu partout de l’intérieur du pays. Vendeurs de sachets en plastique pour emballage dans nos marchés, ces jeunes garçons sont pour la plupart des soninkés ou des Dogons. Par leurs courages et déterminations, ils arrivent à faire face à leurs besoins quotidiens.  Encore appelés « DONI BE TA » en Bambara, ces jeunes sont parvenus aujourd’hui à se faire une place dans les marchés de la capitale.

Ils sont les premiers à être sur place dans les marchés. Tantôt ils aident à ouvrir les magasins, tantôt ils aident à décharger les camions de leurs marchandises, des tricycles… Après quoi, ils se promènent dans le marché à la recherche de clients. Ils proposent à leur cible de l’aide en ces termes : « Maman je peux porter vos bagages, s’il vous plait ? » Tel est leur slogan. Cependant, gagner sa vie à la sueur de son front est souvent difficile et même très difficile pour ces jeunes qui se sont spécialisés dans le transport de bagages. Ibou un jeune qui a un gabarit, un peu frêle, travaille au marché de Medina Coura.

« Je transporte des bagages depuis près de deux ans dans ce marché. Nous passons la journée à courir et à offrir nos services aux clients qui viennent faire leur achat. Notre quotidien n’est pas facile car certains clients nous insultent, d’autres nous traitent de voleurs mais bon… On ne se fâche pas. On essaye de positiver en allant à la recherche d’autres clients.

Le prix dépend de la nature du bagage et de la distance à trajet. Nous demandons en général 100 francs CFA. Mais comme les gens ne sont pas les mêmes, il y en a qui donnent des bonus. Ils peuvent même donner le double de ce que nous leur proposons. Je suis fier de ce que je fais car je ne vole pas. Je ne mendie pas non plus ». Conclut-il.

Jugés irrespectueux par certains, ils incommodent certains clients dans le marché. C’est le cas de cette dame qui rencontre ces jeunes à longueur de journée : « Je comprends qu’ils sont à la recherche du pain quotidien mais ils sont tellement irrespectueux que ça ne donne aucune envie de leur venir en aide. Il y en a qui pensent que c’est une obligation de leur donner tes bagages pour transport.

Quand tu leur dis non, ils ont une manière d’insister qui énerve. Mais ils sont incontournables et indispensables au finish. Quand on a un colis assez lourd, on est obligé de faire recours à ces jeunes pour transporter ce colis. C’est pourquoi je me demande s’il n’est pas possible de mieux encadrer ces jeunes afin qu’ils gagnent bien leur vie dans cette activité quotidienne ». Suggère-t-elle

Adam DIALLO

Source : Bamakonews

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