DR BOUBOU CISSÉ, PREMIER MINISTRE DU MALI : « L’ETAT A DÉCIDÉ DE MAINTENIR LES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES QU’IL Y AIT OU PAS CORONAVIRUS AU MALI… »

Le Premier ministre, ministre de l’Economie et des Finances, Dr Boubou Cissé, en compagnie des membres du gouvernement notamment le ministre de la santé et des affaires sociales, Michel Hamala Sidibé, des Transports et de la Mobilité urbaine, Ibrahima Abdoul Ly, de la Communication, chargé des Relations avec les Institutions, Porte-parole du Gouvernement, Yaya Sangaré, a animé un point de presse sur les mesures prises par le gouvernement du Mali pour faire face à la menace du Coronavirus ou Covid 19. Lors de cette rencontre, le chef du gouvernement du Mali a annoncé les mesures qui pourront suivre en cas de menace plus accentuée de la pandémie. A l’occasion le PM a été clair sur la tenue des législatives 2020. «Qu’il y a Covid-19 ou pas au Mali, les élections législatives de mars et d’avril 2020 se dérouleront», a indiqué Dr Boubou Cissé.

Selon le Premier ministre, face au Covid-19, le Mali n’est pas un pays à risque, mais vulnérable. Le  département de  la santé  et  des affaires  sociales, explique Boubou,  travaille pour que le virus du Covid-19 ne  pénètre  pas  dans  notre pays et, auquel cas, de confiner le malade. «Nous sommes conscients  du fait de notre vulnérabilité. C’est  pourquoi tout ce qui est fait, est axé sur la prévention», a déclaré le Premier ministre. L’illustration  de  la concentration du  gouvernement  du  Mali sur ce sujet, dit-il,  est  la création  des  cordons  au niveau  des  aéroports  et des voies terrestres (une quinzaine  de cordons est créé). Pour l’instant, affirme Boubou Cissé, ces  dispositifs  marchent bien. «Dans les  jours  à venir, le ministre  de la santé  va entamer une visite  au niveau  des différents cordons pou s’assurer des consignes édictées contre  le  Covid-19», a indiqué Boubou Cissé. Au  delà, a-t-il poursuivi,  on est  en train  de  se préparer  pour la prise  en charge  d’éventuels cas. «On  est  en  guerre  sanitaire, on doit  se préparer au pire pour être  capable  de prendre  en charge  des cas qui  seront  déclarés  positifs», a souligné Dr Boubou Cissé.

Accentuer la sensibilisation…

Selon  le Premier  ministre, dans  les  endroits comme  les marchés, dans les Sotramas, les gares,  qui drainent constamment  du monde, on doit   accentuer la sensibilisation, mettre  à la disposition  de  ces  secteurs des  moyens qui  les permettent  de contribuer  à la prévention du Covid-19.  Pour prévenir encore plus, ajoute Boubou Cissé, nous allons dans les jours à venir,  installer une  brigade  de sensibilisation  dont les éléments  sillonneront  les marchés, gares routiers, et autres  lieux  de regroupements  pour  jouer  ce rôle de sensibilisation. La même  chose, rassure  le Premier  ministre, sera faite  au niveau  des prisons, notamment à la Maison centrale d’Arrêt  de Bamako  où  se trouve 2400 à 2500 prisonniers pour une capacité  de 500 à 600 places.  «Nous  travaillons  à transférer  certains  détenus à Kéniéroba où il y a plus  d’espace. Il en est  de même  de la suspension des audiences  dans les tribunaux  pour éviter  les  attroupements», a expliqué Boubou Cissé.

Boubou Cissé a fortement insisté sur le rôle  que chacun  doit jouer  son rôle pour rendre  toutes ces mesures  plus  efficaces. «Le Gouvernement  fera  son possible, mais appel à la responsabilité  citoyenne de chacun. Sans cela, il y aura contagion et ça va forcement se propager si on venait  à avoir des cas»,  conseil le PM. Pour le premier responsable  du gouvernement, c’est  extrêmement  important  d’être  responsable  et de faire en sorte que  votre  attitude  de  tous  les  jours ne puisse  pas  compromettre  la vie  des autres maliens.  Nous avons  jugé nécessaire  de  fermer les écoles, de  fermer les infrastructures  sportives et lieux  de loisirs, appuie le premier ministre, pour éviter  les attroupements.

Le gouvernement est conscient de la gravité de  la situation qui menace le pays. Mais, selon Boubou Cissé, la  vie  de  la nation  malienne  doit continuer. «C’est pour cette raison que nous avons estimé  que certaines activités doivent continuer, notamment l’ouverture  des marchés afin que la vie  économique  continue. C’est pour cette raison aussi,  que l’Etat  a décidé  de maintenir les  élections  législatives  qu’il y ait ou pas Coronavirus au Mali. Nous allons les maintenir en prenant les précautions. Il s’agit d’une  question d’encadrement  et  de formation des  acteurs  du processus  électorale», a indiqué le Premier ministre.

Pour les rassemblements religieux, Boubou Cissé a indiqué que le gouvernement n’exclu rien. «On sait que les mosquées peuvent être  des endroits  de forte  contagion aussi. Des pays  musulmans comme  l’Arabie Saoudite, l’Iran ont interdit les rassemblements religieux. Nous rencontrons les leaders religieux ce soir pour discuter de la question afin de trouver une solution  qui va aider  à protéger  l’ensemble  des Maliens sur le territoire national. Nous devons prendre conscience  de la vulnérabilité. Réussir à faire face  à cette pandémie, dépend seulement des Maliens. C’est une crise mondiale très sérieuse. On est face à un virus extrêmement dangereux, contagieux. Faisons donc très attention. C’est une question de responsabilité, de prise  de conscience, de citoyenneté», a conseillé le  Premier ministre.

Michel Hamala Sidibé, quant à lui, il  a rappelé que, «les temps  sont graves. Ce que nous vivons aujourd’hui n’est pas une chose simple. Nous sommes  en face certainement  de la plus grave  endémie que  nous n’ayons connue. Quand  je regarde les images de près, je regarde ce qui se passe  en Italie, ce qui s’est passé auparavant en Chine, c’est la réalité. C’est une maladie très contagieuse, très dangereuse. Et  ce qui se passera  sera encore  grave. Vous savez,  l’Afrique  sera frappée. Et  ce qui sera encore plus grave, sera  que les systèmes  de santé  qui ne seront pas prêts  pour prendre  en charge  les malades.  Seule  la prévention, la communication, la sensibilisation  pourront nous  sortir de cette situation. Car on ne pourra  pas  prendre  les malades en charge. Voir  les avions militaires  en France (cité parmi les cinq pays les plus puissants du monde) évacués  les malades  ailleurs  parce que  le système de santé ne parvient pas à faire tout, est inquiétant. Prenons  les mesures  préconisées  par le  président de la République au sérieux», a fait savoir Michel Hamala Sidibé.  Avant d’ajouter  que nous avons trois choses pour faire face au Covid-19. «Première chose  c’est  le leadership, l’engagement politique  à tous les niveaux. Et nous avons cela.  Seconde chose, il nous faut nécessairement la communication sociale. Cette mobilisation sociale doit être faite par chacun d’entre nous. Sans cela nous ne pouvons pas gagner contre la pandémie.  La troisième chose  est la science et les équipements. Nous avons les meilleurs professeurs pour la prise en charge, on peut mobiliser même les retraités, mais les équipements nous manquent pour faire face. Ce qui fait qu’aujourd’hui on n’est  pas prêt. Sortons de cette salle en se disant que pour gagner contre cette pandémie au Mali, nous pouvons la contrôler que si nous décidons nous-mêmes de respecter  les mesures à prendre », a fait savoir Michel.

Hadama B. Fofana

Source : Journal le Républicain-Mali

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