La gestion du coronavirus par la Corée du sud : un exemple à suivre ?

Le directeur de l’Institut supérieur de la santé, le principal organisme public de consultation scientifique italien, a érigé en exemple à suivre la méthode sud-coréenne de lutte contre le coronavirus, qui consiste à retracer les mouvements des personnes contaminées.

La Corée du Sud a fait état, lundi 23 mars, du plus faible nombre de nouveaux cas quotidiens de contamination au coronavirus depuis le 29 février, qui avait marqué un pic avec 909 cas supplémentaires.

Dans son point quotidien, le Centre de contrôle et de prévention des maladies (KCDC) a rapporté 64 nouveaux cas confirmés, portant le bilan à 8 961 cas depuis le début de l’épidémie dans le pays.

« Une stratégie efficace »

Dans d’autres pays, la stratégie adoptée par la Corée du Sud pour faire face à la pandémie et qui semble porter ses fruits, est enviée. En Italie, le directeur de l’Institut supérieur de la santé (ISS), le principal organisme public de consultation scientifique, l’a ainsi érigée en exemple à suivre. « Nous sommes en guerre et il faut répondre avec toutes les armes que nous avons », a estimé lundi, dans un entretien avec le journal La Stampa, Gianni Rezza, le directeur de l’ISS.

Pour lui, les Sud-Coréens ont adopté « une stratégie efficace qui a permis de réduire la croissance de la courbe épidémique ».  « Ils ont effectué des tests rapides, nombreux mais ciblés, utilisant la carte des déplacements de chaque personne testée positive, obtenue grâce à la géolocalisation des téléphones portables », explique-t-il.

« Ils ont ainsi réussi à identifier et à isoler les sujets à risque » puis ils ont « créé des applications permettant aux citoyens de connaître les zones de plus grand transit de personnes contagieuses, afin de les éviter », dit-il. La Corée du Sud procède à une campagne massive de dépistage. Les proches de toutes les personnes contaminées sont recherchées de façon systématique, avant de se voir proposer un test de dépistage.

« Tester tous ceux qui ont eu un contact avec une personne positive »

Pour le patron de l’institut italien de recherche, de contrôle et de consultation technico-scientifique en matière de santé publique, il y a actuellement en Italie « des centaines de milliers de personnes en quarantaine car positives ou risquant de l’être ». Or elles ne sont pas en mesure de se tenir à distance de sécurité de leurs proches, car elles devraient en théorie dormir dans une chambre séparée, manger seules, avoir leur propre salle de bains.

« C’est difficile pour une grande partie des Italiens. Si nous ne tenons pas compte de cette problématique, l’arrêt de l’activité productive ne suffira pas », commente Gianni Rezza. Pour ce responsable, « il faudrait suivre l’exemple chinois et isoler les personnes qui ne sont pas en mesure d’être en quarantaine à la maison. Peut-être en réquisitionnant des hôtels ou des casernes ».

Il considère que 10 % des contagions sont dues à des contacts avec des personnes sans symptômes ou se trouvant dans la phase qui précède leur apparition. D’où l’intérêt de « tester tous ceux qui ont eu un contact avec une personne positive ».

À partir de mercredi, l’Italie arrêtera toute l’activité de production qui n’est pas indispensable à l’approvisionnement en biens essentiels de la population. « Il est indéniable que dans les usinesla distance de sécurité est difficile à observer et puis la contagion peut également survenir dans les moyens de transport pour les déplacements maison-travail », a-t-il noté, approuvant la mesure gouvernementale.

Souce : AFP et Reuters

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