Le président du CSDM, suite à l’atterrissage d’Air France au Mali : « Que l’État prenne ses responsabilités de ce qui pourrait arriver après »

Suite à la décision du gouvernement de proroger la fermeture des aéroports du Mali, un avion d’Air-France, contenant plus de 300 passagers, a atterri vendredi 20 mars 2020 à l’Aéroport International Modibo Kéita de Sénou. Après avoir constaté que des Maliens à bord ont été autorisés à rentrer chez eux, Mohamed Chérif Haidara, président du Conseil Supérieur de la Diaspora Malienne, s’est prononcé sur le sujet.

Alors que le monde vit sous la menace du Covid-19, le gouvernement malien a autorisé, le vendredi 20 mars 2020, l’atterrissage d’un avion d’Air France sur le sol malien. Cela, sans respecter les mesures de quarantaine préalables permettant de savoir si oui ou non les passagers sont atteints du virus.

Mohamed Chérif Haidara dit être surpris de voir que le vol provenant de France, actuellement considérée comme l’épicentre du coronavirus, arrive avec plus de 300 passagers à bord sans le respect des mesures de prévention (quarantaine). Depuis quelques semaines, ajoute le président du CSDM, la France est devenue l’épicentre du virus. « Certes, ces Maliens ont le droit de revenir chez eux,mais nous ne comprenons pas que des dispositions ne soient pas prises pour mettre ces passagers venus de l’extérieur sous quarantaine », s’offusque-t-il.

Pour le président du CSDM, l’État dispose des moyens matériels et financiers pour prendre en charge les passagers venus d’un pays touché par la pandémie du covid-19.Avec les 6 milliards 300 millions  de nos francs, Mohamed Chérif Haidara estime que le gouvernement pouvait prendre un hôtel pour héberger ces passagers durant quarante jours pour éviter toute psychose et tout doute de contagion. Ce qui n’a pas été fait par un gouvernement qui, d’ores et déjà, avoue que le Mali n’est pas prêt à faire face à l’épidémie.

Ému du fait que les autorités ont laissé les passagers rentrer chez eux sous prétexte qu’ils ont été testés négatifs à l’aéroport, Mohamed Chérif a pris l’exemple sur le Burkina Faso. Un pays où une personne venue d’un pays étranger avait été testée négative à l’aéroport. Cela, dit-il, alors qu’elle avait le virus dans le corps. Aujourd’hui, confie Mohamed Chérif Haidara, près de 200 Burkinabè sont atteints du coronavirus. Ce qui l’amène à dire que l’État du Mali serait responsable de ce qui  pourrait arriver dans le pays après avoir laissé  lesdits passagers rentrer chez eux. «Que l’État prenne ses responsabilités, nous interpellons le gouvernement par rapport à ce qui pourrait arriver suite à l’arrivée de ces Maliens chez eux »,a-t-il soutenu, parlant au nom de la diaspora malienne et de l’ensemble du peuple. Pour Mohamed Chérif Haidara, l’État peine déjà à maintenir la sécurité des personnes et de leurs biens partout dans le pays, « il ne faudrait pas que  ce virus aussi  s’ajoute aux problèmes ».

À défaut de mettre les compatriotes sous quarantaine, le président  du CSDM estime que le gouvernement devrait au moins faire escorter chaque passager par un policier qui  veillerait sur chacun jusqu’au domicile respectif pour éviter tout contact avec les membres de la famille.

Aissata Djitteye

Source : Le Triomphe 

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