RÉOUVERTURE DE L’ENQUÊTE SUR L’AVION PRÉSIDENTIEL ET LES ÉQUIPEMENTS MILITAIRES : APRÈS MAHAMADOU CAMARA, À QUI LE TOUR ?

Après les investigations complémentaires menées par la Brigade Economique et Financière du Pôle Economique et Financier, des faits de détournements de dénier public sur fond d’opérations frauduleuses  et de surfacturation par faux et usage pour un montant  ont été retenus contre plusieurs ex-ministres et proches d’IBK dans l’affaire dite de l’achat de « l’Aéronef présidentiel » et des « équipements militaires ». Ex-chef de cabinet d’IBK et ex-ministre de l’Economie Numérique, de l’Information et de la Communication, Mahamadou Camara et Nouhou Kouma, opérateur économique, ont été interpellés, fin semaine dernière, par le procureur du Pôle Economique et Financier. Avant d’être placé sous mandat de dépôt à la prison centrale de Bamako.

Après l’exploitation des documents, selon le procureur de la République en charge du Pôle Economique et Financier, le parquet a requis l’ouverture d’une information judiciaire. Mieux, un cabinet d’instruction spécialisé du Pôle Economique et Financier de Bamako a été désigné pour instruire sur les faits de faux en écriture, usage de faux et complicité de ces faits, de complicité d’atteinte aux biens publics par usage de faux et autres malversations et de complicité de favoritisme contre Sidi Mohamed Kagnassy, Amadou Kouma, Nouhoun Kouma, Soumaïla Diaby, Mahamadou Camara et Marc Gaffajoli.

Des faits graves portant sur 38,6 milliards CFA

Relevés par le Bureau du Vérificateur général, les faits de détournements de deniers publics, sur fond d’opérations frauduleuses portent sur 9,3 milliards CFA ; tandis que la surfacturation par faux et usage de faux est estimée à 29,3 milliards CFA. Soit, au total 38,6 milliards CFA.
Toujours, selon le procureur du Pôle Economique et Financier, de graves présomptions de faits de faux en écriture, usage de faux, atteinte aux biens publics, corruption et délit de favoritisme ont été relevées à l’encontre de Soumeylou Boubeye Maïga, ministre de la Défense à l’époque des faits ; Mme Bouaré Fily Sissoko, ex-ministre de l’Economie et des Finances et Moustapha Ben Barka.

Le dossier des « avions cloués au sol » suit son cours

Les éléments de l’enquête ont été transmis au procureur général de la Cour suprême pour saisine de l’Assemblée nationale, conformément, aux dispositions des articles 613 du code de procédure pénale et 15 de la loi portant composition, organisation et fonctionnement de la Haute Cour de justice.
Le procureur de la République, chargé du Pôle Economique et Financier, rappelle que les personnalités citées sont « présumées innocentes à ce stade de la procédure ». Et que des investigations objectives, transparentes et diligentes seront menées pour faire toute la lumière dans cette affaire.
S’agissant des « avions cloués au sol », le procureur de la République rassure que les « investigations suivent, normalement, leurs cours et feront l’objet d’une communication ultérieure ».
Oumar Babi

Source : Canard Déchaîné

Articles associés