Coronavirus : le revirement sur les masques sème la confusion aux États-Unis

Ce vendredi 3 avril, Donald Trump a appelé les Américains à se couvrir le visage à l’extérieur. Une mesure non obligatoire, a toutefois précisé le président, qui dit que lui-même ne le fera pas. Cette annonce intervient quelques jours après le même appel du maire de New York, la ville la plus touchée par l’épidémie. En outre, le gouvernement fédéral prendra en charge les frais d’hospitalisation des malades dépourvus d’assurance maladie.

Devant ce supermarché new-yorkais, très peu de clients avaient le visage couvert, écrit notre correspondante à New York, Loubna Anaki. Beaucoup se disent aujourd’hui confus quant aux nouvelles directives. « Je pensais qu’il fallait porter un masque uniquement si on avait des symptômes », réagit une femme. « Depuis le début, on lit que les experts ne sont pas vraiment sûrs qu’un masque puisse protéger. Que parfois même ça peut augmenter le risque d’être contaminé », rebondit une autre.

En appelant à se couvrir le visage dès jeudi, le maire de New York anticipait les nouvelles directives du Centre américain de épidémies (CDC), annoncées vendredi par la Maison Blanche. Bill de Blasio mettait en avant de nombreuses études en Asie sur le rôle central des porteurs sains dans la propagation du Covid-19.

À New York, épicentre de l’épidémie, certains saluent cette décision. « En Asie, ils ont eu l’habitude de porter des masques et de se couvrir le visage, et aujourd’hui on sait que c’est sans doute ce qui a fait la différence », explique ce New-Yorkais.

Les autorités précisent tout de même qu’il ne faut pas utiliser des masques médicaux, qui manquent déjà aux professionnels de santé, insistent-elle. « J’ai quelques bandanas, je vais tester ça. Là, il s’agit de nous protéger les uns les autres donc il faut faire ce qu’il faut », estime une habitante.

En appelant les gens à se couvrir désormais le visage à l’extérieur, les autorités espèrent sans doute freiner l’épidémie dont le pic est attendu d’ici la fin du mois. Le coronavirus a déjà tué 7 400 personnes aux États-Unis.

Prise en charge des frais d’hospitalisation

le gouvernement fédéral prendra en charge les frais d’hospitalisation des malades dépourvus d’assurance maladie. C’est ce qu’a annoncé le secrétaire à la Santé ce vendredi. Un enjeu crucial pour trente millions d’américains qui n’ont pas les moyens de s’offrir une assurance. Les frais d’hospitalisation de ces patients seront prélevés dans l’enveloppe destinée au système de santé, votée dans le cadre de la loi de sauvetage de l’économie.

« Ce que nous faisons, indique Alex Azar, le secrétaire à la Santé, c’est que nous piocherons dans les 100 milliards de dollars attribués au système de santé. Nous dirons aux soignants : « si vous prenez en charge quelqu’un qui n’a pas d’assurance, nous compenserons ces frais. Nous rembourserons selon les barèmes de Medicare, la couverture sociale des personnes âgées, et vous n’êtes pas autorisés à facturer quoique ce soit à quelqu’un qui est dépourvu d’assurance » ».

« Donc c’est très avantageux pour les individus qui n’ont pas d’assurance : ils seront couverts dès le premier dollar, vont bénéficier de soins aux Etats-Unis et les hopitaux seront compensés par ce programme. Donc, c’est vraiment sans précédent. Ce que fait le président Trump avec cet argent est une mesure sans précédent pour soigner les malades victimes de cette épidémie, pour s’assurer qu’ils reçoivent un traitement », conclut M. Azar.

Source : RFI 

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