Mahamat Saleh Annadif, chef de la Minusma : «Nous faisons tout pour que l’incidence du Covid-19 ne puisse pas arrêter notre travail »

Hier, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies au Mali, Mahamat Saleh Annadif, chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), a animé un point de presse pour parler de la pandémie du coronavirus qui sévit actuellement partout à travers le monde. Selon le conférencier, au delà des cas positifs déclarés au Mali, d’« autres cas peuvent survenir et il faut s’armer pour pouvoir les affronter et ne pas paniquer ».

«Vous connaissez tous les conditions dans lesquelles le monde est. Le Mali ne fait pas exception et la MINUSMA ne fait pas exception non plus. Tout le monde essaie de faire ce qui est possible pour vaquer à ses occupations mais également faire face à cette pandémie qui met tout le monde aux arrêts en quelque sorte. Je salue le travail immense que les uns et les autres font. Nous sommes dans cette même logique », a souligné le chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif. Avant de signaler que 80 à 90% des membres de la Minusma travaillent à partir de leurs maisons. « Evidemment, il y a d’autres catégories comme les conducteurs, les mécaniciens et un certain nombre de fonctions qui font que l’intéressé est obligé d’être à son lieu de travail, comme nos docteurs et nos infirmiers. Nous essayons donc de nous réajuster au fur et à mesure que les choses avancent. Jusque-là, ça marche bien. Nous faisons tout pour que l’incidence du Covid-19 ne puisse pas arrêter notre travail », a-t-il dit. En outre, Annadif a fait savoir que la Mission onusienne au Mali a suspendu tous ses vols pour le transport des passagers. «Nous avons quand même maintenu les vols pour le transport de l’approvisionnement de nos fonctionnaires. Nos cargos continuent de façon périodique à aller vers les régions. Nous avons UNHAS qui fait partie du système des Nations Unies et qui fait des vols humanitaires lorsque les gens tombent malade. Nous avons également des cas qui se déclarent positifs et UNHAS aide à transporter les prélèvements vers Bamako. C’est autant d’activités que nous sommes en train de mener parallèlement », a-t-il dit. Pour Mahamat Saleh Annadif, la prévention est la chose la plus importante. A l’en croire, le Mali n’est pas classé dans le haut sur l’échelle. « Nous avons certes depuis hier (mercredi 15 avril 2020) plus de 150 cas et nous prions pour qu’il n’y ait pas une augmentation même si nous ne sommes pas naïfs. Ce chiffre peut augmenter. Même au niveau du staff de la MINUSMA, je dis toujours à mes collègues de faire attention, de respecter les mesures barrières qui sont édictées. Nous avons jusque-là deux cas. Le premier est déjà déclaré négatif et le second est en voie de récupération mais il ne faut pas croire que nous nous arrêterons à ces deux cas. D’autres cas peuvent survenir et il faut s’armer pour pouvoir les affronter et ne pas paniquer. Il faudrait, en tous cas, adopter une attitude qui puisse faire que nous continuons à délivrer. Nous l’avons vu au niveau de Tombouctou, Gao et même Tessalit qui aujourd’hui ont beaucoup de difficultés comme Kidal car ces régions sont voisines à l’Algérie qui a fermé ses frontières. Il y a des problèmes de ravitaillement. Nous coordonnons tout cela avec les autorités maliennes pour qu’il y ait le moins de contaminations possible », a conclu le représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies au Mali.

Aguibou Sogodogo

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