Mali : polémique autour d’un projet ‘’de législatives partielles’’ à Ménaka et Taoudéni

La polémique est partie suite à une lettre de convocation  du ministre de l’Administration territoriale  à l’endroit de la Coordination des mouvements de l’Azawad pour discuter des contours  ‘’du  projet  de mise en place des autorités intérimaires et de la préparation de l’élection des députés à l’Assemblée nationale  dans les régions de Taoudéni et de Ménaka d’une part et dans les cercles de Almoustrat et de Achibogho d’autre part’’.

 Pour plusieurs responsables  politiques, le gouvernement, en décidant de mûrir l’idée d’organiser des  consultations électorales dans ces régions nouvellement créées au même moment certaines régions du sud, il viole ‘’la Constitution et la loi électorale’’.

 Le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie  est monté au créneau en s’érigeant en véritable défenseur de la  Constitution.  Cette plateforme d’opposition  fustige la décision du gouvernement et  estime que l’organisation de l’élection des députés dans les nouvelles régions  du nord exclut  les autres régions nouvellement opérationnalisées par les nominations des gouverneurs.  A en croire au vice-président du FSD, Choguel Kokala Maïga ‘’ le Gouvernement viole le principe  constitutionnel d’égalité des citoyens devant la loi  et la loi électorale qui dispose que l’Assemblée nationale est intégralement renouvelée’’

 Dans le même registre, une autre plateforme de partis politiques d’opposition’’ An Ko Mali Dron’’, présidée par l’ancien premier ministre, Modibo Sidibé et l’ancienne ministre, Mme Sy Kadidiatou Sow,  appelle à  l’unité nationale contre ce projet de législatives  dans les circonscriptions électorales du nord.  Une zone sous le contrôle  des mouvements séparatistes  depuis mars 2012 et en proie aux attaques des organisations terroristes.

Le collectif des régions non opérationnelles, qui se bat depuis plusieurs années pour l’application de  la loi 2012-017 du 02 mars 2012, portant création des régions de : Bougouni, Kita, Koutiala, Diola, Nara, Douentza, Bandiagara et San, crie à  ‘’une discrimination ouverte de l’Etat’’.  A côté de celle-ci, le Conseil supérieur de la Diaspora malienne rejette ce projet de l’exécutif et  dénonce ‘’l’exclusion des maliens de l’extérieur’’.

 Le gouvernement  du Mali a créé 11 nouvelles régions en mars 2012 augmentant leur  nombre à une vingtaine. Huit ans  après, seules les régions de Taoudéni et Ménaka ont été opérationnalisées avec des gouverneurs qui fonctionnent en plein régime. Malgré la nomination des gouverneurs des régions de Bougouni, Dioïla, Koutiala à la veille de la présidentielle de 2018,  ces localités peinent à être opérationnalisées.  

Siaka DIAMOUTENE

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