Tout en prenant acte de la décision du G-20 d’accorder, pour une durée non précisée, un moratoire sur le service de la dette des pays en développement, dont une quarantaine en Afrique, le Bureau Politique National de la CNAS-Faso Hèrè (Convention Nationale pour une Afrique Solidaire) note avec consternation que le débat sur l’annulation ou non de la dette des pays africains, y compris celle due aux institutions multilatérales, n’a en fait point évoluer depuis la crise des années 1980. Que, face aux conséquences catastrophiques prévisibles de la pandémie du coronavirus s’ajoutant aux ravages économiques, sociaux, humains et écologiques d’une mondialisation débridée échappant au contrôle des Etats et des Peuples, le G-20 ne propose d’autre réponse qu’un moratoire sur la dette extérieure est proprement scandaleux.
Dans ce contexte, le Bureau Politique National de la CNAS-Faso Hèrè fustige la mollesse de la position de l’Union Africaine. En effet, comme l’atteste par ailleurs le choix des membres de son quatuor d’envoyés spéciaux, l’Organisation continentale semble plus soucieuse de ne pas effaroucher la grande finance internationale que de s’engager résolument dans la promotion des intérêts réels à court, moyen et long terme de l’Afrique. L’Union Africaine vient de rater un grand rendez-vous avec l’Histoire en abondant tout simplement dans le sens du G-20 et en étant même en deçà de la proposition quoique malicieuse faite par la France au lieu d’insister sur la quadruple nécessité :
– d’une annulation pure et simple de la dette des pays africains, sur base du Test de Réalité de Tombouctou ;
– de ressources financières nouvelles de qualité en appui des priorités de développement socioéconomique, y compris la transition écologique, à définir par les Etats africains eux-mêmes ;
– d’une ouverture des marchés des pays développés et
– d’une refonte globale de la gouvernance politique, économique et sécuritaire globale.
Le Bureau Politique National de la CNAS-Faso Hèrè, le Parti de l’Avant-garde militante et révolutionnaire du Peuple malien, estime que, pour pouvoir se faire une place au soleil dans la communauté des nations en ce moment critique de l’évolution du monde, l’Afrique a plus que jamais besoin d’un leadership visionnaire et ferme tant au niveau continental et régional qu’à celui des Etats dans la défense résolue des intérêts réels des Peuples africains. Il lance un vibrant appel à la société civile malienne et africaine ainsi qu’à tous les Peuples du monde épris de justice sociale et de progrès partagé en vue de faire entendre raison au G-20 en ce moment-pivot de l’Histoire où seule la solidarité internationale devrait être le leitmotiv commun.
Le Mali pour tous, des chances égales pour chacun !
Fait à Bamako, le 16 avril 2020
Pour le Bureau Politique National
Le Secrétaire Administratif