Mali-Niger : qui est Moussa Moumini, le peul tolobé de l’État islamique installé dans le Gourma ?

Moussa Moumini, est un chef djihadiste peul tolobé du Niger membre de l’Organisation État islamique au grand sahara (EIGS). Ancien allié de l’armée malienne à Boulikessi, Moumini est devenu depuis 2017, un redoutable djihadiste qui a mené plusieurs attaques meurtrières contre les armées maliennes et burkinabés. Annoncé mort à plusieurs reprises par ses services de renseignement, Moumini réussi chaque fois à faire parler de lui, comme pour dire qu’il n’est pas mort.

Dans les derniers affrontements entre les groupes djihadistes dans la zone de Ndaki, dans le Gourma malien, plusieurs sources annoncent que Moussa Moumini, 37 ans est mort. Aucune preuve de sa mort n’a été trouvée, mais ce n’est pas la première fois que Moumini, le natif de Dolbel au Niger, dans le département de Banibangou, près de la frontière avec le Burkina Faso est donné mort. Issu d’une Famille d’éleveur peul tolobé, Moussa Moumini a grandi au milieu des grands troupeaux de vache et son père, Moumini Toledjo est le chef des peuls qui font la transhumance entre le Mali et le Niger.

 Selon plusieurs sources, Moumini Moumini n’a pas fait des grandes études coraniques et devient djihadiste en 2012 pour se protéger et protéger sa famille des hommes du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) basés à Ménaka. « Moussa Moumini avec Petit Tchafori, Djibo hama Diallo, Bouba Mbodji avaient formé une milice dans les années 2000 pour protéger leurs troupeaux des attaques des touareg de Ménaka quand les tolobés faisant la transhumance dans cette région », nous confie une source bien introduite. « Quand en 2012, les touareg de Ménaka ont adhéré au MNLA, alors Moussa Moumini et les autres membres de la milice tolobé ont adhéré au MUJAO pour se protéger contre le MNLA ». Quand en 2012, le MUJAO a chassé le MNLA de Gao, Moussa Moumini et d’autres djihadistes ont chassé les combattants du MNLA de Ménaka, et jusqu’à l’opération Barkhane de janvier 2013, Moussa Moumini était à chéval entre Gao et Ménaka.

Réunion avec Moctar Belmoctar

Au mois de février 2013, quand l’opération militaire française Serval a réussi à chasser le Mujao et Gao, Moussa Moumini et d’autres cadres djihadistes ont tenu une réunion avec Moctar Belmoctar, parent du Mujao à l’époque, qui les a demandés de déposer les armes et de retourner dans leurs familles. Alors Moussa Moumini retourne dans la zone de Liptako Gourma, mais très rapidement il réintègre le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) de Gao, qui était composé des anciens du MUJAO. « En 2015, quand il y a eu signature de l’accord de paix entre le gouvernement et les groupes armés, Moussa Moumini était le chef d’un poste de MAA à Boulikéssi », nous confie un habitant de cette zone qui a rencontré à plusieurs reprises Moussa Moumini. « À l’époque, Moumini travaillait même avec l’armée malienne pour sécuriser la zone de Boulikessi », ajoute cet habitant.  Mais malgré son intégration au MAA Gao, signataire de l’accord de paix, Moumini a toujours gardé contact avec Abdoul Hakim, l’ancien commissaire islamique du MIJAO à Gao et qui était également présent dans la zone du Gourma. En 2016, les chefs des postes militaires du MNLA et HCUA à Boulikessi ont décidé d’imposer une taxe sur tous les éleveurs de la zone.

« Moumini était désigné chef miliaire dans le Gourma »

Moussa Moumini conteste cette décision et demande à ses chefs de MAA de faire quelques choses, mais face à l’indifférence de ses chefs, Moussa Moumini quitte le MAA et rejoint Abdoul Hakim. « au mois de septembre 2016, Moussa Moumini, et ses hommes, 10 combattants dont son neveux, ses trois cousins, un jeune arabe de Gossi et cinq autres jeunes peuls de la localité de Ndaki ont quitté Boulikessi sur des motos, pour rejoindre Abdoul Hakim, le chef de Almourabitoun dans le Gourma », nous confie le même habitant de Boulikessi qui a assisté à ce départ.

Selon une source bien introduite, Moussa Moumini et Almourabitoun ont commencé dès fin 2016 à attaquer l’armée burkinabé pour prendre des armes et des véhicules. « Au début, Almourabitoun n’avait pas une grande force de frappe, mais c’est lors que ses combattants ont fait allégeance à l’organisation État islamique, que Moumini était désigné chef miliaire dans le Gourma, chargé de recrutement dans le milieu peul de Boulikessi où il avait laissé un bon souvenir de lui », nous confie notre source.

Selon les dernières informations, la katibat de Moumini a été chassée de la zone de Gourma par des djihadistes liés à Al Qaida et Moussa Moumini quant à lui, aucune nouvelle fiable de lui n’a filtrée.  

Nordsud

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