En Afrique, la liberté de la presse à l’épreuve de l’épidémie du coronavirus

Ce dimanche 3 mai marque la Journée mondiale de la presse. En 2020, 21 pays africains sur 48 apparaissent encore en rouge ou noir sur la carte du classement mondial de la liberté de la presse publiée par l’ONG Reporters sans frontières (RSF). Sur le continent comme ailleurs, la crise liée au coronavirus fait souvent office de révélateur.

Dans son classement mondial de la liberté de la presse, l’ONG Reporters sans frontières (RSF) indiquaient que la décennie qui vient s’annonce décisive pour la pratique du journalisme sur le continent africain.

Procès sans fin au Maroc, interpellations régulières et détentions provisoires prolongées en Algérie, médias libyens qui se transforment en acteurs du conflit armé… RSF déplore notamment un climat d’intimidation contre les journalistes, qui peinent à livrer des informations de manière libre et indépendante dans les pays du Maghreb, et notamment, pour couvrir la crise sanitaire du Covid-19.

« Avec le Covid-19, les autorités multiplient les entraves au travail des journalistes. En Tunisie, plusieurs journalistes ont perdu leur emploi, les médias prétextant de la crise économique qui frappe le pays avec le Covid-19 », pointe par exemple Souhaieb Khayati, responsable de RSF pour les pays du Maghreb.

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En Algérie, la liberté de la presse se dégrade sur fond de suspension du mouvement populaire Hirak et de crise du coronavirus, avec des journalistes en détention et la censure de médias en ligne, s’inquiète également le défenseur des droits de l’homme.  « En Algérie, c’est une aubaine pour le régime, souligne-t-il. Il est en train de régler ses comptes à huis clos avec le journalisme et les médias libres et indépendants. Notre correspondant Khaled Drareni [figure du mouvement Hirak, NDLR], est incarcéré depuis 35 jours, et pareil pour Sofiane Merakchi, journaliste et figure du Hirak, qui est également incarcéré depuis septembre 2019. On leur reproche justement de faire leur métier de journaliste. C’est tout ce qu’on leur reproche. Donc, le Covid-19 permet aux régimes forts de la région d’en finir avec la contestation, même avec un exercice normal du journalisme. »

Le harcèlement ciblé des médias indépendants, dont certains sont accusés par les autorités d’être financés par des « organisation étrangères », est également dénoncé par les défenseurs de la liberté d’expression. Trois médias en ligne algériens ont été la cible de censure : deux sites du groupe Interface Médias, Maghreb Emergent et la radio web Radio M, et le site d’information généraliste Interlignes.

Rfi

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