Bocar Cissé, fils ainé de l’honorable Soumaila Cissé sur VOA : « Nous n’avons pas d’informations sur de potentielles négociations »

Dans une interview accordée à la VOA, le fils ainé de l’honorable Soumaila Cissé, Bocar Cissé a exprimé ses inquiétudes sur la situation de son père enlevé depuis le 25 mars 2020 dans la localité de Niafunké. Contrairement aux rumeurs selon lesquelles le rapt est revendiqué par la Katiba de Macina, Bocar Cissé déplore qu’aucun groupe n’ait encore revendiqué l’enlèvement du chef de file de l’opposition malienne. Il a plaidé pour l’implication de tous pour le retour rapide de son père.

Lisez l’interview

Quelles ont été les dernières nouvelles que vous avez eues de votre père ? 

Les dernières nouvelles datent du 3 avril lorsque les autres membres de sa délégation ont été libérés par les ravisseurs. Ceux-ci nous ont expliqués les circonstances de l’enlèvement. Mais ils nous ont expliqué qu’ils ont été séparés dès le premier jour du rapt.

Est-ce que vous savez exactement qui l’a enlevé ?

Nous ne savons pas qui l’a enlevé. Car, à ce jour, aucun groupe n’a fait une revendication.

Est-ce que vous êtes sûr qu’il est toujours en vie ? 

Nous avons des informations par personnes interposée qui nous rassurent. Mais à ce jour nous n’avons pas pu communiquer avec lui. Nous n’avons eu aucune preuve de vie en tant que famille ni du gouvernement ni de qui que ce soit.

Est-ce que vous avez l’impression que les autorités, les organisations internationales font assez pour retrouver votre père ? 

On a été à plusieurs fois rassuré par le gouvernement du Mali et la MINUSMA. Mais au-delà de ça, nous n’avons pas d’informations sur de potentielles négociations. Nous ne savons même pas s’ils sont en contact avec les ravisseurs ou pas.

Le Gouvernement a mis en place une cellule de crise. Où en sommes-nous donc ? 

Oui, le gouvernement a mis en place une cellule de crise dirigée par l’ancien premier ministre Ousmane Issoufi Maiga. Les autres membres ont été nommés et le décret a été signé seulement le trentième jour après l’enlèvement.

Est-ce que vous avez une idée de qui aurait pu enlever votre père, vous avez des soupçons ? 

La zone où le rapt s’est passé est une zone connue pour zone fréquentée par plusieurs groupuscules connus. Par contre à ce jour, il n’y a eu aucune revendication. Donc nous ne pouvons pas pointer du doigt tel ou tel groupe.

Vous inscrivez totalement une empreinte politique à cet enlèvement ? 

Je veux éviter d’accuser qui que ce soit, mais mon père est un homme politique. Il est député élu de Niafunké, et il est allé en campagne après avoir eu assurance du gouvernement et des organisations internationales comme quoi la sécurité serait garantie. Il est en même temps le leader de l’opposition, il est le chef de file de l’opposition,  il est le challenger de l’actuel président du Mali. Donc je vous dirai que l’enlèvement a forcément un volet politique. Mais je ne saurais pointer du doigt qui que ce soit.

Pour vous, votre père n’a pas pris de risque inconsidéré en voyageant dans cette région ? 

C’est une région qui est sa région natale. Il a l’habitude de voyager dans cette région  sans problème.

Si vous avez un message à lancer aux autorités ou  à la Minusma, ça serait quoi ?

Je demanderai aux autorités de faire encore plus d’efforts  pour déjà nous donner des nouvelles et qu’il puisse être libéré dans les meilleurs délais. Nous sommes inquiets pour sa santé, pour sa sécurité. Cela fait 37 jours que nous n’avons pas de nouvelles et c’est assez dur pour les membres de la famille, son épouse, ses enfants, son frère, ses sœurs, ses amis, ses camardes et ses collaborateurs.

Vous en tant que fils, vous vous sentez comment depuis cet enlèvement ? 

Aucun mot ne fera justice à la manière dont je me sens. Beaucoup d’angoisses, de la peur, de l’incertitude. C’est vraiment très difficile pour moi comme pour tous ceux qui tiennent à lui. On a  besoin de lui, sa famille a besoin de lui, le peuple malien a besoin de lui. Nous demanderons, en ce mois de ramadan, qu’on fasse l’effort de le libérer.

Cette transcription a été faite par notre rédaction

Source: Le PAYS 

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