Sikasso/Mali : Malgré l’appel des notabilités au calme, les échauffourées ont eu lieu

Alors que les notabilités de Sikasso étaient en train de chercher une solution pacifiste à la manifestation  postélectoral qui secoue la capitale du Kénédougou,  des sources apportent que  « les forces spéciales anti-terroristes ont intervenu pour tirer à balles réelles ». 

« C’est avec  une grande consternation que  nous chef de villages  et des quartiers du cercle de Sikasso  avons suivi  la proclamation par la Cour constitutionnelle, le 30 avril 2020,  des résultats du 2èmetour des élections législatives ».  C’est en ces termes que les notabilités de la Sikasso se sont adressés au Président de la République pour tenter de trouver une solution pacifiste à la crise électorale qui secoue la ville.  Ils indiquent avoir  rencontré les autorités administratives  du cercle et de la région  de Sikasso, les contestataires du verdict de la Cour afin de mieux  comprendre  la situation.

C’est dans ce cadre  que les notabilités du Kénédougou disent constater  que  « des voix ont été  annulées de part et d’autre sur des motifs non justifiées,   la Cour Constitutionnelle a dû commettre  des erreurs matérielles en annulant  l’ensemble des suffrages  de nos concitoyens dans les communes concernées où, dans certains cas, aucun bureau n’a été incriminé. »

A cet égard,  les notables des Sikasso estiment que  la Cour a fait «  preuve d’abus de pouvoir, un excès d’autorité  et de pouvoir qu’il convient de corriger.  La lettre adressée au Chef de l’Etat de poursuivre que  jusqu’ici  la localité de  Sikasso est épargnée par les conflits intercommunautaires et l’insécurité, respectueuse par l’autorité de l’Etat.

En rappelant l’article 2 de la Constitution, qui stipule que « tous les maliens naissent et demeurent libres et égaux en droit et en devoir », ils appellent au sens élevé du chef de l’Etat en sa qualité de garant de la Constitution, de l’unité nationale, de la paix et de la cohésion sociale.

Des blessés graves par  balles

Alors que la notabilité de la Sikasso a envoyé des émissaires à Bamako pour remettre cette correspondance  au Chef de l’Etat,  des sources introduites dans la dite ville nous indique que  des unités des forces anti-terroristes sont arrivées, hier jeudi, à Sikasso pour disperser de force les  jeunes mécontents du verdict de la Cour Constitutionnelle.   Ces forces spéciales, selon toujours nos sources, ont tiré à balles réelles sur les manifestants. Le bilan provisoire fait état déjà 7 blessés graves par balles et un patient dans le Coma.  Si cette intervention des forces spéciales anti-terroristes de sécurité se vérifie, elle viole  l’arrêt N2016-0592/MSPC-SG  du 22 mars 2016 qui stipule en article 3 que «  la FORSAT est chargée de lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes.  Aucune mission de sécurité ne peut lui être assignée »

« Des incohérences entre les chiffres »

Cette ébullition dans cette région réputée d’être la plus  stable du  Mali est la conséquence de l’arrêt de la Cour qui a annulé  536 bureaux de vote dans les circonscriptions électorales de Sikasso, Bougouni, Kati, Commune V et Commune VI. Toute chose qui soulève les interrogations au sein de la plate-forme des observateurs nationaux, la Cocem, qui  a décelé  des incohérences entre les chiffres. «   536 bureaux ont été annulés contre 927 bureaux de vote invalidés dans l’annexe du même arrêt pour les mêmes circonscriptions électorales », a martelé le président de la COCEM, Drissa Traoré.

Sur RFI,  la Cocem demande à la Cour constitutionnelle d’éclairer l’opinion publique et au ministère de l’Administration territoriale de publier les résultats des législatives, bureau de vote par bureau de vote. Cette demande semble moins de chances d’aboutir tant la  Cour Constitutionnelle qui a rejeté, hier jeudi,  les requêtes introduites contre les résultats définitifs qu’elle a publiés.

Siaka DIAMOUTENE

Source:Maliweb.net

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