La semaine dernière, à l’occasion de l’élection du président de l’Assemblée nationale, le parti présidentiel, le Rassemblement pour le Mali (RPM), était en ébullition. En catimini et sans l’avis du fondateur et président d’honneur du parti, le chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Kéita, le président du bureau politique national du RPM, Dr. Bocari Tréta, a concocté un plan de contrôle du Parlement et partant du pays, en complicité avec certains cadres du parti.
Evidemment, c’est une erreur de casting, sinon une faute politique grave que de travailler à porter un de ses hommes au perchoir sachant que d’autres députés du parti étaient fortement intéressés par la présidence de l’Assemblée nationale.
La suite du processus de désignation prouve que le tour était joué : Tréta est parvenu à faire avaliser la candidature de Diarrassouba comme l’unique choix du RPM. A-t-il demandé l’avis du président Kéita ? Il nous est revenu que non ! Mais est-il possible de prendre une décision aussi importante à savoir le choix du dauphin constitutionnel du chef de l’Etat sans sa caution ?
C’est clair qu’il fallait avoir l’assentiment du président IBK avant toute négociation, une élégance politique qui a manqué à Bocari Tréta et corrobore la thèse selon laquelle, il était dans la logique de défier l’autorité du président fondateur du parti du Tisserand.
En toute objectivité, la posture adoptée par Tréta n’était pas de nature à garantir la place de présidence à Diarrassouba. Toute chose qui a renforcé la candidature de Moussa Timbiné et au mieux l’a propulsé avec la bénédiction du chef de l’Etat à la tête de l’hémicycle.
Somme toute, c’est une guerre ouverte lancée par Tréta et d’autres caciques du RPM, tout en minimisant l’aura et la forte personnalité du président de la République dans cette aventure. Nous sommes tentés de dire que c’est un complot politique de plus déjoué de justesse par le locataire de Koulouba au nom de la stabilité institutionnelle d’un pays qui n’a pas encore fini de cicatriser ses blessures.
Alpha Mahamane Cissé