Mali: Pour sa gouvernance «chaotique et prédatrice», des organisations appellent IBK à démissionner

Après avoir débauché Tièbilé Dramé, principal pourfendeur de son régime au lendemain de sa réélection contestée, IBK espérait sans doute avoir un mandat paisible. Mais, le répit n’aura été que de courte durée. Des organisations politiques l’appellent à démissionner.

Les droits et les libertés individuelles et collectives sont en péril au Mali. Selon les organisations qui ont animé une conférence de presse, ce samedi 30 Mai, un des principes fondateurs de la démocratie malienne est la liberté d’expression. Sous IBK, protestent les conférenciers, ce principe est constamment remis en cause. «Le régime s’est montré  progressivement  réfractaire à toutes critiques  citoyennes  et démocratiques, en répondant par une violence  verbale  inouïe qui caractérise  désormais la vie politique», s’inquiètent-ils dans leur déclaration liminaire.

Ce n’est pas tout ! Pour un président lauréat du Prix Nelson Mandela pour la Démocratie en 2016, le Mouvement  Espoir Mali Kura, le Front pour la sauvegarde de la démocratie et la Coordination des Associations et sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko (CMAS) ont dépeint un tableau plutôt sombre de la démocratie-IBK: des victimes de démolitions immobilières  abusives, des élections bâclées, des journalistes,  hommes politiques et autres leaders d’opinion traqués, enlevés, exilés ou tués; les manifestations pacifiques réprimées, en particulier celles faisant suite aux dernières élections législatives, où des «forces antiterroristes ont tiré à balles réelles,  blessées  et tuées des manifestants».

Vers un nouveau Mali ?

Pour toutes ces raisons et pour bien d’autres qu’elles ont égrené dans un document de 04 pages, les trois organisations politiques appellent à un «sursaut national » pour susciter une transformation des mentalités et un renforcement de l’Etat de droit avec des institutions républicaines, une administration publique au service exclusif du citoyen malien. «Il faut une séparation des pouvoirs Exécutif, Législatif et Judiciaire. Nous ne voulons plus continuer avec ce système», a tranché l’ancien ministre Cheick Oumar Sissoko du Mouvement  Espoir Mali Kura.

Pour le nouveau Mali dont elles rêvent, les trois organisations ont annoncé une grande mobilisation contre la gouvernance «chaotique et prédatrice» qui risque, selon elles, de conduire à la partition du pays. Une gouvernance qui porte atteinte aux  principes  républicains  et démocratiques, notamment la confiscation du vote des citoyens. Le grand rassemblement, a annoncé Issa Kaou Djim de la CMAS, aura lieu le vendredi  05 juin 2020 à 14h00 à la place de l’Indépendance.

Mamadou TOGOLA

Source: Maliweb.net

Articles associés