SITUATION SOCIO-POLITIQUE DU MALI : ET SI IBK S’ADRESSAIT À LA NATION ?

À l’heure actuelle, notre pays assiste à une période très difficile de son histoire. Le président de la République qui apparaissait rarement est, de nos jours, non seulement « disparu » dans le pays, mais surtout silencieux face au peuple qui réclame haut et fort sa « ’démission »’. Pourquoi ce silence de la première institution malienne ?

Pendant qu’une bonne frange de la population réclame sa destitution, le président de la République, au lieu de sortir s’adresser à la Nation, ne serait-ce que pour l’apaisement du climat politique, reste dans un silence de mort. Qu’est-ce que le chef d’État malien et ses proches tentent de dissimuler au peuple à travers une telle attitude ? Pourquoi tant de silence de la part d’Ibrahim Boubacar Keita en cette période où le peuple a fortement besoin qu’il s’exprime sur ce qui se passe dans le pays ?

Toutefois, depuis près de deux semaines, des rumeurs d’un prétendu déplacement du président de la République circulent dans le pays. Si certains citoyens estiment qu’IBK, craignant les manifestants du 5 juin 2020, il est allé se cacher à l’étranger, d’autres pensent qu’il est parti en France pour se faire soigner. Par contre, nombreux sont ceux qui croient que le président de la République est plutôt caché dans sa résidence à Sébenikoro, un quartier de la ville de Bamako.

Pour taire toutes ces rumeurs, le chef d’État devrait sortir de sa cachette pour tenir un discours rassembleur devant le peuple malien. Ce qui pourrait même être une occasion pour lui de prendre en compte certaines doléances des manifestants du 5 juin 2020. Cette intervention du président de la République pourrait permettre de décanter la situation, d’apaiser les tensions, voire de connaitre les tenants et les aboutissants de ce que nous traversons exceptionnellement. Mais quel espoir y a-t-il du moment où IBK, lui-même, répond au peuple par un silence de mort ?

Des gens sortis pour exprimer leurs désarrois face à une gouvernance chaotique souillée de corruption, de détournement de dénier public, de crise sécuritaire et sanitaire, de crise éducative sont, après la marche du 5 juin, dans l’attente d’une réponse venant de Boua.

Pendant qu’il est dans le silence, la CEDEAO et de l’Union africaine ont eu peur de l’ampleur de la tension et se sont prononcés sur l’évènement.  Ils l’ont rencontré durant le week-end dernier dans le cadre de l’apaisement des tensions entre les manifestants et son régime.

Il est temps qu’IBK parle au peuple malien. Il doit accomplir ce sacrifice si réellement il aime le Mali comme il ne cesse de l’affirmer dans chacun de ses discours. Aujourd’hui, il est celui qui détient la clé pour décrisper les tensions.

Connu de tous comme un grand patriote, ce fils du pays sera-t-il laisser son pays sombrer dans un « ’chaos »’ à cause de son fauteuil présidentiel ? En tout état de cause, le temps lui est encore favorable pour clarifier sa position au peuple. Car, plus IBK reste silencieux, plus la situation pourrait se consterner.

Mamadou Diarra

Source: Journal le Pays- Mali

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