La jeunesse Tabital Pulaaku Mali a tenu à informer l’opinion publique nationale et internationale sur l’exacerbation de la situation particulièrement tragique que vivent les populations peules du Centre du Mali depuis le début de l’année 2020. C’était le lundi 8 juin 2020, au siège de ladite association.
La jeunesse Tabital Pulaaku Mali, à travers cette conférence de presse, a attiré l’attention de l’ensemble de la population du Mali, des autorités nationales, des représentants des partenaires internationaux et de la presse nationale et internationale sur les graves violations des droits humains dont est constamment victime la communauté peule dans les régions du centre du pays. Ce, du fait des agissements inhumains et non républicains de certains éléments des forces de défense et de sécurité.
Au cours de son intervention, le président de la jeune association, Mohamed Dicko, a déploré que, « sous le couvert de la lutte contre le djihadisme, tout Peul dans le centre du Mali et le long de ses frontières sud, rencontré derrière son troupeau, sur le chemin de son travail, dans les marchés et foires, est une cible militaire propre à abattre. La simple apparence physique vaut culpabilisation suivie d’une arrestation arbitraire qui finit dans les meilleurs des cas par un emprisonnement à durée indéterminée, sinon une exécution sommaire… Cette situation s’est exacerbée à partir de 2018 et a pris des tournures dramatiques et inquiétantes depuis le lancement de l’opération «Maliko» en févier 2020, avec le massacre de civils peuls ».
Et Dicko d’ajouter : « Nous avons répertorié les cas les plus récents portés à notre connaissance et étayés de preuves irréfutables. Il s’agit d’exécutions extrajudiciaires, d’arrestations arbitraires et massives, de disparitions forcées de personnes. Tout laisse croire à une volonté affichée d’épuration ethnique visant la communauté peule, en commençant naturellement par les populations rurales ».
Avant de rappeler à titre illustratif : « Quelques cas qui nous paraissent bien refléter la situation. En seulement 96 heures, plus de 64 personnes ont été froidement abattues par les éléments des FAMa dans les cercles de Koro, Douentza et Niono dont deux chefs de village égorgés. Les victimes sont toutes de paisibles populations civiles trouvées et tuées dans leurs villages, sur les marchés ou dans les foires, qui n’ont commis pour tout crime que celui de leur appartenance ethnique. Le vendredi 05 juin 2020, un détachement de l’armée malienne composé de plus de 40 véhicules pick-up lourdement armés s’est rendu dans le village peul de Binédama (commune de Madougou, cercle de Koro). Après avoir encerclé et investi le village, les militaires ont arrêté et froidement abattu 40 personnes dont deux femmes (de 70 et de 63 ans) et une fille de 9 ans. Les militaires ont ensuite volontairement incendié toutes les habitations, réduisant en cendre quasiment tout le village ».
Face à cette tragédie, la jeunesse Tabital Pulaaku Mali demande qu’ « une enquête internationale indépendante soit diligentée par les organisations de défense des Droits de l’Homme et par les des Nations Unies aux fins d’établir la véracité des faits. Ainsi, elle rappelle à l’armée le caractère sacré et républicain de sa mission et condamne énergiquement les massacres d’innocentes populations civiles perpétrés à Binédama, Niangassadiou, Massabougou et ailleurs.
Tout en s’inclinant pieusement devant la mémoire de toutes les victimes civiles et militaires tombées au centre du pays du fait de la crise sécuritaire, l’association condamne avec les exactions délibérées perpétrées contre sa communauté, directement ou indirectement par les forces de défense et de sécurité.
Adama TRAORÉ
Source: La Preuve
La jeunesse Tabital Pulaaku Mali, à travers cette conférence de presse, a attiré l’attention de l’ensemble de la population du Mali, des autorités nationales, des représentants des partenaires internationaux et de la presse nationale et internationale sur les graves violations des droits humains dont est constamment victime la communauté peule dans les régions du centre du pays. Ce, du fait des agissements inhumains et non républicains de certains éléments des forces de défense et de sécurité.
Au cours de son intervention, le président de la jeune association, Mohamed Dicko, a déploré que, « sous le couvert de la lutte contre le djihadisme, tout Peul dans le centre du Mali et le long de ses frontières sud, rencontré derrière son troupeau, sur le chemin de son travail, dans les marchés et foires, est une cible militaire propre à abattre. La simple apparence physique vaut culpabilisation suivie d’une arrestation arbitraire qui finit dans les meilleurs des cas par un emprisonnement à durée indéterminée, sinon une exécution sommaire… Cette situation s’est exacerbée à partir de 2018 et a pris des tournures dramatiques et inquiétantes depuis le lancement de l’opération «Maliko» en févier 2020, avec le massacre de civils peuls ».
Et Dicko d’ajouter : « Nous avons répertorié les cas les plus récents portés à notre connaissance et étayés de preuves irréfutables. Il s’agit d’exécutions extrajudiciaires, d’arrestations arbitraires et massives, de disparitions forcées de personnes. Tout laisse croire à une volonté affichée d’épuration ethnique visant la communauté peule, en commençant naturellement par les populations rurales ».
Avant de rappeler à titre illustratif : « Quelques cas qui nous paraissent bien refléter la situation. En seulement 96 heures, plus de 64 personnes ont été froidement abattues par les éléments des FAMa dans les cercles de Koro, Douentza et Niono dont deux chefs de village égorgés. Les victimes sont toutes de paisibles populations civiles trouvées et tuées dans leurs villages, sur les marchés ou dans les foires, qui n’ont commis pour tout crime que celui de leur appartenance ethnique. Le vendredi 05 juin 2020, un détachement de l’armée malienne composé de plus de 40 véhicules pick-up lourdement armés s’est rendu dans le village peul de Binédama (commune de Madougou, cercle de Koro). Après avoir encerclé et investi le village, les militaires ont arrêté et froidement abattu 40 personnes dont deux femmes (de 70 et de 63 ans) et une fille de 9 ans. Les militaires ont ensuite volontairement incendié toutes les habitations, réduisant en cendre quasiment tout le village ».
Face à cette tragédie, la jeunesse Tabital Pulaaku Mali demande qu’ « une enquête internationale indépendante soit diligentée par les organisations de défense des Droits de l’Homme et par les des Nations Unies aux fins d’établir la véracité des faits. Ainsi, elle rappelle à l’armée le caractère sacré et républicain de sa mission et condamne énergiquement les massacres d’innocentes populations civiles perpétrés à Binédama, Niangassadiou, Massabougou et ailleurs.
Tout en s’inclinant pieusement devant la mémoire de toutes les victimes civiles et militaires tombées au centre du pays du fait de la crise sécuritaire, l’association condamne avec les exactions délibérées perpétrées contre sa communauté, directement ou indirectement par les forces de défense et de sécurité.
Adama TRAORÉ
Source: La Preuve