Me Demba Traoré Sur La Marche Du 19 Juin : « En Démocratie, Réclamer La Démission Du Président Ne Doit Choquer Personne »

Me Demba Traoré, avocat et secrétaire à la communication de l’URD, s’est prononcé chez nos confrères de « Médias A » sur le prochain rassemblement du M5-RFP. Il a précisé que la demande de démission du président de la République par le peuple est légitime.

Demande de démission du président de la République ; élections législatives ; violation de la constitution par la cour constitutionnelle de Manassa Danioko… Me Demba Traoré, avocat inscrit au barreau malien, donne son point de vue sur toutes ces questions.

 Dans son analyse, Demba estime que les manifestants du 5 juin sont plus nombreux que ceux de « ’Antè A Bana »’, de même que ceux du 5 avril. Cela, dit-il, montre que les gens en ont marre de la gouvernance actuelle. « Nous ne disons pas qu’IBK n’aime pas ce pays, mais nous lui demandons de quitter le pouvoir parce qu’il a échoué », a-t-il laissé entendre. Il trouve que le président de la République, après 7 ans d’échec, devrait partir de lui-même. « 7 ans durant aujourd’hui, les choses se compliquent, et s’aggravent jour après jour. Cela veut dire que le président de la République est incapable de gérer le pays », a scandé le responsable à la communication du principal parti d’opposition. Me Demba, comme pour répondre à ceux qui trouvent exagérer la demande de démission du Président, laisse entendre : « Nous sommes en démocratie, réclamer la démission du président ne doit choquer personne. C’est quand on voit qu’on n’a pas fait du bien que demander au président de démissionner nous choque ».

Parlant de l’état de la dégradation de la situation sécuritaire sous ce régime d’IBK, il déplore le rapt du chef de file de l’opposition ce, en pleine campagne dans sa circonscription électorale à Niafunké, dans la région de Tombouctou. « Cela fait plus de 80 jours que nous restons sans nouvelle de Soumaila Cissé », a-t-il confié avant d’ajouter : « cela sous-entend deux choses : soit IBK et son régime sont incapables soit ils sont complices de l’enlèvement de Soumaila ».

 D’après lui, les gens sont tués tous les jours dans le pays et le phénomène de l’insécurité a atteint son paroxysme. Pour le pivot de l’URD, le combat engagé par le M5-RFP ne se fait pas pour la personne de Mahmoud Dicko ni pour Oumar Mariko ou Choguel Kokalla Maiga, mais plutôt pour le Mali. Raison pour laquelle, il lance un appel aux militants de l’URD : « Nous invitons nos militants et nos sympathisants à sortir pour la marche du vendredi 19 juin ».

À ceux qui pensent que le Mali submergera dans des problèmes après le départ d’IBK, l’avocat tient à souligner ceci : « Le Mali existait avant l’arrivée du président de la République au pouvoir, il continuera à exister après son départ. Après que certains présidents du Mali ont démissionné de leur fonction, il y a eu des hommes et des femmes braves de ce pays qui ont été là pour assurer la continuité de l’État ». L’ancien député et ministre ajoute : « Quand IBK démissionne, il y aura bien des hommes et des femmes capables de prendre le relais. Nul n’est indispensable dans ce pays. Dire qu’on ne saura pas que faire après le départ d’un homme au pouvoir est faux. Notre pays est assez grand pour ça ».

À ceux qui veulent donner un autre sens à la demande de démission du président de la République, Me Demba apporte des précisions : « Nous n’avons pas parlé du coup d’État, mais de la démission d’IBK. Nous sommes en démocratie, et donc libres de nous exprimer. Le coup d’État suppose que les uns prennent des armes contre les autres pour accéder au pouvoir. Nous n’avons pas parlé de cela. Nous demandons pacifiquement et démocratiquement au président de la République de démissionner ».

Il trouve aussi que les gens doivent prendre part à la manifestation du vendredi pour consoler les veuves et les orphelins. Ils doivent, selon lui, sortir pour donner de l’espoir au Mali. Pour Me Demba, il n’est pas question pour eux d’être indifférents face à la destruction du Mali par un groupuscule d’hommes, les gouvernants.

Mamadou Diarra

Source : LE PAYS

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