Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, a, dans le cadre de la décrispation du climat sociopolitique tendu depuis quelques semaines, rencontré le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), le dimanche 5 juillet 2020. L’éléphant annoncé est arrivé avec un pied cassé, car la rencontre a échoué conduisant le M5-RFP à revenir sur son objectif principal : la démission du chef de l’État et de son régime. Et le risque du chaos est là et est grand.
La crispation du climat sociopolitique revient à son point culminant. Le fossé entre les deux camps s’élargit et la demande de démission du chef de l’État et de son régime refait surface dans la doléance du M5-RFP.
IBK renvoie le M5-RFP à la majorité présidentielle
En effet, dans le cadre des rencontres avec les acteurs sociopolitiques en vue de l’apaisement, le président IBK a rencontré, le dimanche dernier, les membres du comité stratégiques du M5-RFP. Ladite rencontre qui avait donné l’espoir à beaucoup de Maliens a fini par décevoir, car elle a été un échec total. Le Président dit avoir pris connaissance des conditions de sortie de crise du M5-RFP. «Le Chef de l’État a ensuite précisé qu’il a pris connaissance des doléances du M5 à travers le mémorandum qui lui a été remis », a rapporté la présidence de la République sur sa page Facebook. Mais il ne s’est pas prononcé sur aucune des conditions proposées par le M5 dans le mémorandum. Il a juste renvoyé les contestataires à sa majorité. «Je respecte les positions exprimées par vous et là-dessus, je vous invite à continuer et approfondir les échanges avec la majorité présidentielle », a-t-il dit selon la présidence de la République.
La colère du M5-RFP
Le M5-RFP a perçu cette décision du président de la République comme un mépris à son encontre. « En effet, M. KEITA a royalement ignoré toutes les demandes et mesures contenues dans le «Mémorandum» du 30 juin 2020, en renvoyant le M5-RFP à sa «majorité présidentielle» qui ne dispose d’aucun pouvoir et pour laquelle lui-même n’a, d’ailleurs, ni respect ni considération », a indiqué le M5-RFP qui souligne aussi que le Président IBK « a continué à faire la sourde oreille et preuve de mépris envers le Peuple malien ». Pour le M5-RFP, la majorité présidentielle ne devrait pas être son interlocuteur. Son seul et unique interlocuteur, selon ce mouvement, c’est IBK, lui-même. C’est ce qu’a dit Me Mountaga Tall, président du CNID-FYT et membre du M5 : « Apparemment IBK n’a pas pris la mesure ni de la gravité ni de ses responsabilités dans la crise qui secoue notre pays. Il demande au M5-RFP de discuter avec des personnes qui ne sont pas destinataires de son Mémorandum du 30 juin 2020 et qui ne disposent d’aucun moyen politique ou institutionnel pour agir.
Le M5-RFP décide de tirer toutes les conséquences de ce nouveau mépris envers le peuple malien »
Retour au point de départ
Dans son communiqué produit après la rencontre avortée, le M5-RFP est revenu sur son objectif principal : la démission du président de la République et de son régime. « Le M5-RFP réaffirme, plus que jamais, sa détermination à obtenir, par les voies légales et légitimes, la démission pure et simple de M. Ibrahim Boubacar KEITA et de son régime, sauf application intégrale du «Mémorandum» sus-cité », lit-on dans le communiqué. Le troisième grand rassemblement du 10 juillet est ainsi maintenu avec comme mot d’ordre : la démission d’IBK. « Le M5-RFP rappelle le Peuple malien à une plus forte mobilisation le vendredi 10 juillet 2020 et jours suivants, sur l’ensemble du territoire national et dans la Diaspora, pour l’aboutissement intégral de son juste combat pour la survie du Mali et le bonheur des Maliens », ont appelé les membres du comité stratégique du M5-RFP.
Le risque du chaos !
La continuité de ces contestations risque de conduire le pays dans le chaos, car les conclusions de la rencontre d’IBK a encore radicalisé le M5-RFP. Mieux, elles ont favorisé à mettre fin au rififi qui existait entre les membres du mouvement sur la suspension du mot d’ordre de la démission pure et simple d’IBK. Les soutiens au régime, surtout la CFR, diront qu’elle ne se laissera pas faire. Si chacun des camps manifeste, le risque d’affrontement est grand et la République de porter le coup fatal.
S’il y a aussi un autre point qui risque de renforcer le M5-RFP, c’ est la formation d’un gouvernement d’union nationale sans sa participation. Pourtant, c’est ce qui est sur le point de se passer, car le Président a annoncé la mise en place de ce gouvernement dans un futur proche. Après la formation de ce gouvernement, le mouvement contestataire risque d’enregistrer les partis politiques qui n’auront pas de représentants dans le Gouvernement.
Boureima Guindo
Source : LE PAYS
La crispation du climat sociopolitique revient à son point culminant. Le fossé entre les deux camps s’élargit et la demande de démission du chef de l’État et de son régime refait surface dans la doléance du M5-RFP.
IBK renvoie le M5-RFP à la majorité présidentielle
En effet, dans le cadre des rencontres avec les acteurs sociopolitiques en vue de l’apaisement, le président IBK a rencontré, le dimanche dernier, les membres du comité stratégiques du M5-RFP. Ladite rencontre qui avait donné l’espoir à beaucoup de Maliens a fini par décevoir, car elle a été un échec total. Le Président dit avoir pris connaissance des conditions de sortie de crise du M5-RFP. «Le Chef de l’État a ensuite précisé qu’il a pris connaissance des doléances du M5 à travers le mémorandum qui lui a été remis », a rapporté la présidence de la République sur sa page Facebook. Mais il ne s’est pas prononcé sur aucune des conditions proposées par le M5 dans le mémorandum. Il a juste renvoyé les contestataires à sa majorité. «Je respecte les positions exprimées par vous et là-dessus, je vous invite à continuer et approfondir les échanges avec la majorité présidentielle », a-t-il dit selon la présidence de la République.
La colère du M5-RFP
Le M5-RFP a perçu cette décision du président de la République comme un mépris à son encontre. « En effet, M. KEITA a royalement ignoré toutes les demandes et mesures contenues dans le «Mémorandum» du 30 juin 2020, en renvoyant le M5-RFP à sa «majorité présidentielle» qui ne dispose d’aucun pouvoir et pour laquelle lui-même n’a, d’ailleurs, ni respect ni considération », a indiqué le M5-RFP qui souligne aussi que le Président IBK « a continué à faire la sourde oreille et preuve de mépris envers le Peuple malien ». Pour le M5-RFP, la majorité présidentielle ne devrait pas être son interlocuteur. Son seul et unique interlocuteur, selon ce mouvement, c’est IBK, lui-même. C’est ce qu’a dit Me Mountaga Tall, président du CNID-FYT et membre du M5 : « Apparemment IBK n’a pas pris la mesure ni de la gravité ni de ses responsabilités dans la crise qui secoue notre pays. Il demande au M5-RFP de discuter avec des personnes qui ne sont pas destinataires de son Mémorandum du 30 juin 2020 et qui ne disposent d’aucun moyen politique ou institutionnel pour agir.
Le M5-RFP décide de tirer toutes les conséquences de ce nouveau mépris envers le peuple malien »
Retour au point de départ
Dans son communiqué produit après la rencontre avortée, le M5-RFP est revenu sur son objectif principal : la démission du président de la République et de son régime. « Le M5-RFP réaffirme, plus que jamais, sa détermination à obtenir, par les voies légales et légitimes, la démission pure et simple de M. Ibrahim Boubacar KEITA et de son régime, sauf application intégrale du «Mémorandum» sus-cité », lit-on dans le communiqué. Le troisième grand rassemblement du 10 juillet est ainsi maintenu avec comme mot d’ordre : la démission d’IBK. « Le M5-RFP rappelle le Peuple malien à une plus forte mobilisation le vendredi 10 juillet 2020 et jours suivants, sur l’ensemble du territoire national et dans la Diaspora, pour l’aboutissement intégral de son juste combat pour la survie du Mali et le bonheur des Maliens », ont appelé les membres du comité stratégique du M5-RFP.
Le risque du chaos !
La continuité de ces contestations risque de conduire le pays dans le chaos, car les conclusions de la rencontre d’IBK a encore radicalisé le M5-RFP. Mieux, elles ont favorisé à mettre fin au rififi qui existait entre les membres du mouvement sur la suspension du mot d’ordre de la démission pure et simple d’IBK. Les soutiens au régime, surtout la CFR, diront qu’elle ne se laissera pas faire. Si chacun des camps manifeste, le risque d’affrontement est grand et la République de porter le coup fatal.
S’il y a aussi un autre point qui risque de renforcer le M5-RFP, c’ est la formation d’un gouvernement d’union nationale sans sa participation. Pourtant, c’est ce qui est sur le point de se passer, car le Président a annoncé la mise en place de ce gouvernement dans un futur proche. Après la formation de ce gouvernement, le mouvement contestataire risque d’enregistrer les partis politiques qui n’auront pas de représentants dans le Gouvernement.
Boureima Guindo
Source : LE PAYS